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Rester en alerte

Ce sont ces frais qu’il faut impérativement régler, sinon la marchandise sera confisquée par les douanes du bout du monde. Pour un colis que vous n’avez jamais commandé. C’est aussi cette contravention dont il faut s’acquitter de toute urgence, sinon les forces spéciales viendront vous cueillir au saut du lit. Pour une infraction que vous n’avez jamais commise. Ce sont encore ces heures de formation qu’il faut absolument utiliser, sinon le job idéal vous passera sous le nez. Pour un compte CPF que vous n’avez jamais eu. C’est carrément ce «coucou maman, j’ai perdu mon téléphone et j’ai besoin d’argent» reçu sur WhatsApp, sinon le gamin que vous n’avez même pas finira sous les ponts.

Ces messages improbables, on les connaît. Et on sait les reconnaître, à force. Dès lors, les escrocs deviennent autrement plus vicieux. L’arnaque passe aujourd’hui par un simple coup de fil. Le ton est courtois. L’élocution parfaite. Pour vous annoncer qu’un odieux personnage vous a délesté de 1 500, 2 000 euros, sinon davantage. Évidemment, la panique s’installe. Le dévoué pourfendeur des fraudes bancaires se veut rassurant. Il va vous renflouer en quelques minutes. Il suffit de lui communiquer données personnelles et codes secrets. En cas de doute, il invite poliment à vérifier son numéro. Tout est crédible. La confiance est alors acquise et le piège se referme. Avec des démarches à suivre plus ou moins rocambolesques, voire complètement dingues. Sauf que ça fonctionne, une fois le cerveau des victimes bien lavé et essoré.

Il y a pourtant des réflexes à activer. Déjà, rester en alerte. Couper court à la conversation. Contacter sa banque et son conseiller habituel. Si l’agence est fermée et que l’information n’est pas accessible en ligne, ça peut attendre le lendemain. Mieux vaut un sommeil un peu troublé qu’un réveil difficile. Certains smartphones ont par ailleurs un mode «appels silencieux» pour filtrer les sollicitations d’inconnus. Un véritable organisme s’épanchera sur le répondeur. Ou adressera un bon vieux courrier. Et il est utile de raconter sa mésaventure autour de soi. Car les malfrats misent sur ce sentiment de honte d’avoir été si facilement roulé, qui pousse à se taire. Ne leur laissons pas le dernier mot.

Alexandra Parachini

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