[Basket] «La Croatie, ce n’est pas de notre niveau»

PRÉQUALIFICATIONS DE L’EURO-2025 Le Luxembourg se rend ce samedi en Croatie pour affronter l’archifavori du Groupe G. Un match qui doit servir à préparer la réception de l’Irlande, mercredi prochain.

Après votre superbe médaille d’or à Malte, vous n’avez pas vraiment levé le pied?

Ken Diederich : Je crois qu’on a terminé à Malte début juin et on a débuté la préparation le 3 juillet. On a pris quatre semaines de repos et maintenant, cela fait trois semaines qu’on travaille ensemble. Personnellement, ça ne me laisse pas beaucoup de temps, mais c’est bien pour moi, j’ai beaucoup d’entraînement et de boulot.

Ce qui ne sera pas de trop puisque ce troisième tour des préqualifications de l’Eurobasket vous a réservé deux adversaires de choix, l’Irlande et surtout l’immense Croatie, chez qui vous débutez cette nouvelle phase?

Oui. On a terminé en beauté à Malte et maintenant, il faut se reconcentrer sur une nouvelle compétition. On affronte la Croatie qui est n° 13 en Europe. Et clairement, on sait que c’est injouable. J’ai regardé le début de leur match contre l’Irlande, mais quand il y a eu 48-10, j’ai éteint. Ça ne servait à rien. Ils les ont battus de 40 pts alors que l’Irlande est une équipe de notre niveau. Ils ont des joueurs d’Euroligue, des joueurs NBA même si on sait qu’ils ne seront pas là pour ce premier match. Mais certains pourraient rejoindre prochainement l’équipe et être présents au Luxembourg.

On a l’ambition de gagner un quart. Tout en sachant que c’est possible de prendre une raclée

Donc, rien à perdre. Et beaucoup à apprendre?

Il faut être conscient que ce sera très très difficile. Pour nous, il va falloir revenir aux bases quand, il y a quelques années, on se disait que le premier objectif, c’était d’abord de gagner un quart. Pour y parvenir, il faudra faire un sans-faute. Se concentrer sur le moindre détail. Prendre des tirs à fort pourcentage. Essayer de jouer notre meilleur basket. Mais clairement, ce match doit nous servir comme d’une préparation pour la rencontre à domicile face à l’Irlande (NDLR : mercredi) que nous voulons gagner.

Avec quelle équipe à disposition?

On a 17 joueurs dans le groupe et on peut en prendre 12 à chaque fois. En gros, on a à peu près les mêmes que pour Malte avec en plus les retours de Yannick (Verbeelen) et Bobby (Melcher), qui aura un nombre de minutes limité. Pour ce premier match, il n’y a pas vraiment eu de choix puisque Joe (Kalmes) et Lou (Demuth) sont absents, Mihailo (Andjelkovic) est blessé. Et les trois U20 Jonathan Diederich, Max Logelin et Dorian Grosber ne nous rejoindrons que lundi.

Avec une nouveauté, Davy Rocha?

Oui. Il s’était déjà préparé avec nous pour les JPEE. Il va rejoindre l’armée et suivre le même programme que Ben (Kovac), Alex (Laurent), Ivan (Delgado) et Malcolm (Kreps). Il a l’ambition de passer pro. Je suis vraiment satisfait de ses progrès. C’est un grand talent et, en tant que coach, j’ai l’obligation de parler avec un mec comme cela. Il a vraiment évolué au niveau de sa mentalité et on est contents de l’avoir avec nous.

Pour vous préparer, vous avez joué deux matches contre la Bulgarie. Qu’avez-vous pu tirer de ces deux rencontres?

On a bien fait tourner. On a joué contre une belle équipe de Bulgarie avec la chance de gagner deux fois. Mais ce n’était pas le but. L’objectif, c’était vraiment de faire participer les 12 joueurs afin d’être tout de suite dans la compétition. De ne pas avoir de problème de rythme.

Vous débutez face à la Croatie. S’agit-il de l’adversaire le plus fort face auquel vous coachez?

Oui. C’est incontestablement l’adversaire le plus prestigieux. C’est plus fort que la Grande-Bretagne. Après, c’est à peu près du niveau de la Suède, qui a battu la Croatie. Quand on avait rencontré la Suède (NDLR : au 2^e tour des préqualifications du Mondial-2023 avec deux lourdes défaites 76-129 et 58-94 en 2021), on n’était pas au top. Et on n’avait pas eu de chance avec le tirage au sort puisqu’on avait joué deux jours de suite alors que la Suède avait bénéficié d’un jour de récup en plus. Maintenant, on ne dit pas qu’on va battre la Croatie. On a l’ambition de gagner un quart. Tout en sachant que c’est possible de prendre une raclée. Le plaisir d’affronter de tels joueurs peut vite tourner au cauchemar.

Vous seriez content avec quel résultat?

Ce n’est pas tant le résultat que la performance qui compte. Qu’on joue notre jeu, qu’on contrôle ce que l’on peut contrôler. Avoir un rythme de jeu assez élevé, mettre une dizaine de tirs à trois points. Après, perdre de 15, 20 ou 30 pts ce n’est pas ce qui compte. Bien sûr, si on a une occasion à saisir, on ne va pas se gêner. Maintenant, il faut être sérieux. La Croatie est une équipe sur le chemin de la rédemption. Elle est composée de joueurs jeunes qui se donnent à fond et qui veulent décrocher leur place dans le cadre pour jouer les qualifications pour les JO-2024. On ne connaît pas forcément les noms, mais tous ont très faim. De toute façon, ça ne sert à rien de se concentrer sur eux. On doit se concentrer sur nous. La Croatie n’est pas un adversaire à notre niveau. Ils sont sur une autre planète.