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Pluie, Covid, étapes rabotées: les fléaux s’abattent sur le Tour d’Italie


Et ce n'est peut-être pas fini. Parce qu'il a beaucoup neigé sur les Alpes ces derniers jours (Photo : AFP)

La dolce vita ? Quelle dolce vita ? Le Tour d’Italie multiplie les déconvenues depuis le départ avec des trombes d’eau, un maillot rose à la maison à cause du Covid, des cas positifs en pagaille et désormais des étapes de montagne menacées par la neige.

Battus par les conditions climatiques, les organisateurs ont annoncé mardi qu’ils rayaient du parcours de vendredi le col du Grand-Saint-Bernard, qui, du haut de ses 2.469 mètres, aurait dû être la « Cima Coppi », c’est-à-dire le point culminant, de cette 106e édition.

La zone est soumise à un important risque d’avalanche, que le déblaiement des routes n’aurait pas permis d’éliminer. Le passage par ce col faisait depuis le départ figure de pari puisque sur les dix dernières années, il n’a été officiellement ouvert à la circulation qu’entre le 29 mai et le 14 juin. Les coureurs vont donc passer par le tunnel, situé 600 mètres plus bas. L’épisode constitue un énième rebondissement dans ce Giro à qui rien ne semble épargné.

Et ce n’est peut-être pas fini. Parce qu’il a beaucoup neigé sur les Alpes ces derniers jours, la troisième semaine, très montagneuse, promet aussi d’être acrobatique. L’avant-dernière étape, un contre-la-montre en côte menant à Monte Lussari, un petit bourg de carte postale, donne particulièrement des sueurs froides aux organisateurs, à cause des conditions climatiques mais aussi de la route très étroite qui mène au sommet situé à 1766 mètres. En attendant, il pleut. Et pas qu’un peu.

« Où est le soleil? »

Depuis plusieurs jours, les coureurs rentrent trempés et frigorifiés après chaque étape. « Je ne déteste pas la pluie mais là, ça commence à faire beaucoup. Il pleut tout le temps. Où est le soleil? », demandait mardi le sprinteur allemand Pascal Ackerman.

Quelques minutes plus tard, le peloton s’est une nouvelle fois élancé sous des trombes d’eau. Et le nouveau leader du classement général, le Britannique Geraint Thomas, regrettait qu’on ne verrait « pas beaucoup » son maillot rose, caché par l’imperméable qu’il s’apprêtait à porter toute la journée.

Des discussions ont même eu lieu avant le départ pour, au moins, raccourcir l’étape qui, au lendemain de la journée de repos, passait par un col à plus de 1.500 m d’altitude où des pluies diluviennes, des rafales de 80 km/h et une température de 3 degrés étaient annoncées. En vain.

De par sa position dans le calendrier, le Giro est régulièrement exposé aux aléas climatiques. Mais cette année, la météo est particulièrement pourrie. Ces conditions climatiques fragilisent un peu plus les organismes déjà mis à rude épreuve par l’exigence extrême d’une course de trois semaines.

Dans le peloton, ça tousse beaucoup. Des dizaines de coureurs sont tombés malades, que ce soit Thibaut Pinot ou mardi Alexandr Vlasov, et les abandons se multiplient. Et voilà aussi le Covid qui recommence à faire des ravages.

Evenepoel, un manque de respect ?

Neuf coureurs ont déjà quitté la course à la suite d’un test positif. Mardi, l’Italien Domenico Pozzovivo et le Norvégien Sven Erik Bystrom sont venus s’ajouter à une liste qui s’allonge de jour en jour. Le virus a surtout terrassé la principale tête d’affiche, le Belge Remco Evenepoel, qui a annoncé son abandon dimanche soir alors qu’il venait de remporter le deuxième contre-la-montre et de reprendre le maillot rose.

Un gros coup dur là-aussi pour les organisateurs de RCS. Et mardi, La Gazetta dello Sport, qui appartient au même groupe, a reproché au Belge un manque de respect pour ne pas avoir prévenu la direction de la course en amont de son communiqué annonçant son abandon. Le journal sportif s’étonne également « que la bulle du Covid ne flotte qu’au-dessus de la tête du Giro » et que les autres sports comme le football ou le tennis semblent épargnés, la plupart du temps parce qu’ils n’effectuent tout simplement plus de tests.

Avec l’abandon du protocole sanitaire, rien dans le règlement n’oblige les équipes cyclistes non plus à faire des tests ni même à arrêter leurs coureurs affectés par le virus. Mais la plupart préfèrent faire jouer le principe de précaution. Quitte à jeter un doute sur la taille du peloton à l’arrivée à Rome le 28 mai. « Je suis content d’être encore dans la course et en bonne santé. Mais la route est encore longue jusqu’à Rome, je croise les doigts », a commenté l’Australien Kaden Groves.

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