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[Football] Naples champion, plus de 30 ans après Maradona


Naples doit à son équipe une joie comme elle n'en a plus connue depuis les années 90.

Naples a décroché jeudi, à cinq journées de la fin, son troisième titre de champion d’Italie, plus de 30 ans après les deux premiers de l’époque Diego Maradona (1987, 1990), grâce à un point offert par Victor Osimhen à Udine (1-1).

La fête, retardée dimanche par un but tardif de la Salernitana (1-1), a démarré avant même le coup de sifflet final au pied du Vésuve, dans les rues du centre-ville comme sur les gradins du stade napolitain portant désormais le nom de l’idole argentine où plus de 50.000 tifosi s’étaient rassemblés pour suivre le match sur écran géant.

« C’est une libération ! (…) C’est une année totalement dingue », s’époumonait Laura Curcio, 25 ans, au milieu de la marée humaine qui a pris possession de la nuit, alors que des feux d’artifice illuminaient la baie de Naples.

Les célébrations de ce scudetto mérité, tant Naples a dominé la Serie A, vont sans doute se prolonger pour marquer le retour dans le Sud d’un titre monopolisé depuis 22 ans par les trois géants du nord, la Juventus Turin, l’AC Milan et l’Inter Milan.

À Udine, ils étaient aussi des milliers de Napolitains à avoir fait le déplacement pour ne pas rater ce match historique, qui a mis un point final à 33 ans d’attente.

Un point, c’est précisément ce qu’il fallait pour assurer mathématiquement le sacre à cinq journées de la fin, une performance record que seules quatre équipes avaient réussie jusqu’ici.

Osimhen à point nommé 

Cela n’a pas été simple pour ce Napoli beaucoup moins brillant depuis des semaines, usé à la fin d’une saison menée tambour battant et surpris d’entrée par une superbe frappe en lucarne du Slovène Sandi Lovric (13e).

Naples a ensuite essayé de pousser, mais avec moins de vitesse et moins de précision. Les occasions n’ont pas été nombreuses, mais Osimhen, comme souvent, n’a pas eu besoin d’en avoir beaucoup pour égaliser et libérer son équipe, à point nommé pour reprendre un ballon renvoyé par la défense adverse sur un corner (52e).

Le Nigérian, meilleur buteur de Serie A, n’oubliera pas le 22e but de sa saison immense, fêté comme d’habitude en retirant son masque de protection pour aller cueillir l’ovation des supporters napolitains en délire.

« Personne ne méritait plus le scudetto que nous », a assuré le Nigérian sur DAZN. « Pouvoir offrir ce titre aux Napolitains est quelque chose qu’on n’oubliera pas, c’est incroyable », a-t-il ajouté.

Naples, qui aurait même pu l’emporter sans un grand arrêt de Marco Slivestri devant Piotr Zielinski (70e), ne peut plus être repris par la Lazio, deuxième à seize points.

Luciano Spalletti devient, à 64 ans, l’entraîneur le plus âgé à être sacré champion d’Italie, au-delà des 61 ans qu’affichait Maurizio Sarri quand il avait décroché le scudetto avec la Juventus Turin en 2020.

« Un couronnement » 

La force de Spalletti est d’avoir su créer une équipe enthousiaste, encensée pour son jeu offensif, où tout le monde a trouvé sa place, y compris les remplaçants auteurs de buts décisifs pour le titre comme Giovanni Simeone ou Giacomo Raspadori, au-delà des stars incontestables de la saison, Osimhen et Kvaratskhelia.

Cette saison quasi-parfaite, qui a aussi vu Naples atteindre les quarts de finale de Ligue des champions pour la première fois, n’était pas forcément attendue après les nombreux départs de l’été dernier, principalement pour rééquilibrer les comptes: Lorenzo Insigne, Kalidou Koulibaly, Dries Mertens ou Fabian Ruiz.

Ce succès est aussi celui du propriétaire Aurelio De Laurentiis, 73 ans, producteur de cinéma romain qui avait repris en 2004 un club en faillite et relégué en troisième division. Il l’a ramené d’abord en Serie A puis durablement au sommet du calcio grâce à une gestion financière rigoureuse, même si cela lui vaut aussi toujours la défiance d’une partie des ultras opposés à une politique jugée trop mercantile.

« C’est le couronnement d’une attente de 33 ans », s’est-il félicité après le match, qu’il a suivi au stade Maradona.

Naples lui doit une joie comme elle n’en a plus connue depuis les années 90 et qui sera évidemment encore énorme dimanche à Naples pour la réception de la Forentina.

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