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C1 : « Ridicule », Marseille contraint de changer d’objectif


Ce mercredi, les Marseillais se sont réveillés avec la gueule de bois : de l'aveu même du gardien, l'OM n'est pas à sa place en coupe d'Europe (Photo : AFP).

Si le « ridicule » ne tue pas l’Olympique de Marseille, à nouveau baladé mardi à Porto (3-0) en Ligue des champions, la blessure d’orgueil doit réveiller l’équipe en Ligue 1, un champ de bataille plus à sa mesure.

L’OM est « ridicule ». L’entraîneur André Villas-Boas et le capitaine Steve Mandanda ont lâché le mot dans les couloirs du stade du Dragon, après une nouvelle leçon européenne, reçue d’une équipe même pas particulièrement forte.

Passe pour Manchester City, un des favoris de la C1, qui a maté l’OM (3-0) la semaine dernière, mais Porto et l’Olympiakos (défaite 1-0) semblaient, sur le papier, plus à la portée du vice-champion de France.

« On n’est tout simplement pas au niveau de cette compétition. Il faut essayer de montrer un autre visage parce que là on est limite ridicule », concède le gardien.

« AVB » enfonce le clou: « Notre objectif maintenant reste de polir notre image, parce que pour l’instant, elle est ridicule ».

« On fait de la merde », lance même le Portugais, après une question sur le fameux record égalé de 12 défaites de rang en Ligue des champions, partagé désormais avec Anderlecht, autre ancien grand d’Europe… Il ne reste plus au fond de la mine que la très modeste Jeunesse Esch, du Luxembourg, battue 16 fois de rang dans l’ancienne Coupe des clubs champions, entre 1974 et 1988.

Dans la même soirée, le tenant du titre, le Bayern Munich, enchaînait une 14e victoire de rang dans la compétition…

« Fou de parler de Ligue Europa »

Même si la deuxième place du groupe C est encore jouable, avec 6 et 3 points de retard sur Porto et l’Olympiakos et trois matches à jouer, personne à Marseille n’a osé évoquer les mathématiques.

Villas-Boas n’est « pas préoccupé » par la qualification, ni même par la 3e place, qui reverserait l’OM en Ligue Europa, « la coupe des perdants », dit-il lui-même.

« Il faut être fou de parler de qualification en Ligue Europa après ce qu’on vient de voir », tonnait aux commentaires sur RMC Sport le Marseillais Eric Di Meco, champion d’Europe 1993 avec ce maillot.

Zéro, c’est ce qui résume le début de campagne de l’OM. Zéro point et zéro but dans cette « première phase pourrie » (Mandanda), mais aussi zéro tir cadré à Porto, dont le penalty complètement raté de Dimitri Payet, un des symboles de la faillite, très loin de son meilleur niveau.

Dario Benedetto, désespérant au Portugal, n’a toujours pas marqué cette saison.

La défense a complètement coulé, à l’image de Duje Caleta-Car, fautif sur le premier but, lent et en retard. Le roi de la passe chirurgicale de 40 m a même raté plusieurs relances à 15 m mardi soir.

L’unité semble toujours souder le groupe. Villas-Boas prend de grandes parts de responsabilités, même s’il pointe des erreurs individuelles.

« Priorité Ligue 1 »

« On s’est tué nous-mêmes, tout le temps. On offre les buts aux autres, c’était déjà comme ça contre l’Olympiakos et contre City », regrette-t-il.

Mandanda est sur la même longueur d’ondes, évoquant « des buts stupides qui nous tuent les matches d’entrée ».

« Le coach en prend beaucoup, il nous protège beaucoup, ajoute le goal, mais peu importe le schéma, l’organisation, c’est à nous joueurs de faire ce qu’il faut. Nous sommes responsables. »

Mandanda promet que le groupe va « se dire les choses », vite, avant le déplacement à Strasbourg, vendredi, pour se refaire une santé morale et comptable. Car en Ligue 1, l’OM (5e, un match en moins) est toujours dans le coup.

Après l’échec à la dernière minute au Pirée, Villas-Boas avait d’ailleurs déjà fixé le Championnat de France comme la priorité des priorités.

« Autre chose d’important, annonçait-il avant le match à Lorient (gagné 1-0). Il faut se souvenir qu’on a une histoire européenne, on est là pour profiter de la Ligue des champions. Mais il ne faut pas mettre en pause tout notre travail. »

« Pour y revenir, la priorité est la Ligue 1, c’est important pour l’économie du club et pour le sportif », poursuivait-il. « Je ne vais me rendre fou avec ce qui se passe en C1 », prévenait Villas-Boas… Le ridicule ne rend pas fou non plus.

AFP

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