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C1 : plus simple sans buts valant double ? Le foot européen partagé


"Je n'ai jamais compris pourquoi 3-1 devait être un moins bon ou un meilleur résultat que 2-0", a dit Thomas Tuchel, l'entraîneur de Chelsea. (photo AFP)

La règle des buts comptant double à l’extérieur en cas d’égalité, c’est fini et ça fait parler : sa récente abrogation suscite des réactions variées, entre nostalgiques de la calculette en Ligue des champions et partisans de la réforme, « plus claire » pour départager les équipes.

Plus de clarté ?

Le foot européen vit une petite révolution avec la décision de l’UEFA de supprimer cette règle historique, instaurée en 1965, à une époque où les voyages continentaux étaient un périple et les buts inscrits chez l’adversaire, une performance relevée.

Depuis le début de la phase à élimination directe des Coupes d’Europe, mi-février, les principaux intéressés doivent s’habituer à ne plus considérer qu’une défaite 2-1 à l’extérieur est un bon résultat, car un succès 1-0 au match retour à domicile n’est plus synonyme de qualification… mais de prolongation.

« Quand les entraîneurs ont été consultés, j’étais dans la majorité qui était favorable au changement de règle, parce que cela rend les résultats plus clairs et plus compréhensibles », a tranché l’entraîneur de Chelsea Thomas Tuchel. « Je n’ai jamais compris pourquoi 3-1 devait être un moins bon ou un meilleur résultat que 2-0 », a ajouté le technicien des champions d’Europe en titre, en déplacement ce mercredi à Lille en huitième de finale retour de C1 (aller : 2-0).

Un avis partagé par Unai Emery, ancien entraîneur d’un Paris SG qui avait peut-être péché par excès de confiance en 2017 après sa victoire 4-0 face à Barcelone, sans but concédé à domicile… avant de subir la fameuse « remontada » (6-1) à l’extérieur au retour. « Maintenant, il faut gagner, c’est tout. Et c’est normal. C’est ce qu’il faut faire dans le football depuis toujours », a commenté l’Espagnol, aujourd’hui sur le banc de Villarreal et opposé à la Juventus mercredi (aller : 1-1).

Plus d’équité ?

Au moment de la réforme en juin 2021, le président de l’UEFA Aleksander Ceferin pointait une règle devenue source d' »injustice », notamment en prolongation lorsqu’un but de l’équipe visiteuse contraignait son adversaire à marquer deux fois.

« C’est plus juste maintenant, parce que ça t’oblige à ne pas perdre, à gagner toujours », a abondé Diego Simeone, l’entraîneur de l’Atlético Madrid, qui défie Manchester United ce mardi (aller : 1-1).

Pour Gian Piero Gasperini, entraîneur de l’Atalanta Bergame, qui a battu Leverkusen en Ligue Europa mais concédé deux buts à domicile (3-2), cette réforme « change les choses ». « Cette nouvelle formule me semble plus juste, sans doute plus difficile, mais plus juste car celui qui passe est celui qui a marqué un but en plus », note-t-il.

Plus de spectacle ?

Autre argument avancé contre cette règle : son abandon promettrait des matches plus échevelés, car sans calcul, et des dénouements irrespirables en cas de prolongation et de tirs au but.

« Ça va créer plus de suspense. Il y aura plus de rencontres qui iront en prolongation », fait valoir l’ancienne gloire du foot allemand Karl-Heinz Rummenigge, ex-patron du Bayern Munich et membre du comité exécutif de l’UEFA.

Un avis partagé par son compatriote Thomas Tuchel même si, pour l’instant, les huitièmes de finale n’ont donné lieu à aucune prolongation. « Pour le moment, j’ai plutôt l’impression que cela permet d’être plus offensif parce qu’on pense plus à marquer en ayant moins peur de prendre un but », a noté Tuchel.

Plus ou moins convaincus… 

Reste que certains sont plus réservés, comme Jürgen Klopp, l’entraîneur de Liverpool, qualifié pour les quarts aux dépens de l’Inter Milan (2-0, 0-1). « Longtemps dans ma vie, j’ai suivi la Ligue des champions à la télé plutôt que de la disputer et j’aimais bien cette règle », a-t-il commenté. « Je ne sais pas exactement pourquoi ils l’ont enlevée, mais maintenant elle n’existe plus, c’est OK. Mais je pense que cela n’aura pas d’impact majeur. »

Quant à Massimiliano Allegri, entraîneur de la Juventus, il est également dubitatif. « Ce que ça change ? Je ne le sais même pas moi. Sur l’approche du match ça ne change pas », a soupesé l’Italien, alors que la Juve a été éliminée en 8e de C1 ces deux dernières saisons à cause de cette règle, contre Lyon (0-1, 2-1) et Porto (1-2, 3-2 a.p.).

Le mot de la fin est pour Tuchel, après la victoire 2-0 à l’aller contre Lille sans prendre de but à domicile : « Avec la règle du but à l’extérieur, ç’aurait été un encore meilleur résultat », a-t-il plaisanté.

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