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[BGL Ligue] Clément Couturier appelé par Madagascar : «Je suis blanc ! Comment ça va se passer ?»


D'après Clément Couturier, Madagascar cherchait un joueur de devoir et d’expérience. (Photo: archives Editpress/Gerry Schmit)

Après le choc de dimanche, le milieu de terrain hesperangeois montera dans l’avion avec son adversaire du jour, le Dudelangeois Sylvio Ouassiero, pour devenir… international malgache.

Vous venez d’être appelé par Madagascar, que vous rejoindrez pour les éliminatoires du Mondial juste après ce choc face au F91, et au-delà de vos qualités de joueur, il paraît que c’est madame et ses origines qu’il faut remercier ?

Clément Couturier : Eh bien même pas, en fait ! Oui, elle a des origines malgaches, mais ce n’est pas grâce à notre mariage.

Comment, alors ?

Écoutez, je n’ai toujours pas vraiment compris. Justin (NDLR : Randriantsoaray, l’un des membres actifs du Swift) m’en parle depuis un bout de temps et c’est le bout d’un processus de plusieurs mois qui arrive. Ils sont venus me solliciter pour me demander si cela m’intéressait. J’ai dit oui, mais que je ne voyais pas comment. Ils m’ont répondu : « Oh tu es français, il y a toujours une possibilité !« . Alors j’ai cherché dans mon arbre généalogique et j’ai réussi à retrouver un ancêtre.

Sylvio m’a aidé en m’expliquant qu’il me faudrait un vaccin contre la fièvre jaune

Malgache ? Vous ? Clément Couturier ? Né à Chaumont, en Haute-Marne ?

(Il rit) Depuis que cette histoire se sait, tout le monde me pose la même question ! Ou me dit que physiquement, cela ne se voit pas vraiment que je puisse avoir des origines malgaches. Je suis un peu comme l’un de leurs anciens joueurs, Jérémy Morel (NDLR : ex-Lorient, Marseille, Lyon…). Comme lui, je vais être le petit Blanc de la sélection. C’est assez dingue, mais j’ai un grand-père qui a des racines. Est-ce qu’ils le savaient, à la fédération, avant de venir me démarcher ? Ils ne m’ont pas dit. Mais la façon dont ça s’est passé est bizarre. Pour moi, c’est irréel. Même si je sais que j’ai aussi déjà évolué avec pas mal de joueurs de la sélection. J’ai été formé à Auxerre avec Sylvio Ouassiero (NDLR : du F91, qu’il affronte justement ce week-end), joué avec Loïc Lapoussin à Virton… Et j’en connais d’autres. Ils ont peut-être, eux aussi, glissé mon nom…

Vous allez être la curiosité locale…

(Il rit) Mais je leur ai dit aux gens de la fédération : je suis blanc, comment ça va se passer ? On m’a dit de ne pas m’inquiéter. Moi-même, je n’ai jamais été à Madagascar mais cela n’arrivera qu’en mars si je suis rappelé. Là, on va jouer au Ghana puis au Maroc (NDLR : contre le Tchad). Je suis curieux de ce qui m’attend. À moi de m’adapter. Je dois quand même remercier Sylvio, il m’a déjà bien aidé en m’indiquant qu’il me faudrait un vaccin contre la fièvre jaune. J’ai eu un rendez-vous en urgence. Sans lui, j’aurais pu connaître quelques complications (il rit).

Après une finale de Coupe de France avec Les Herbiers, après une phase de poules de l’Europa League avec le F91, vous visez donc désormais la participation au Mondial-2026 avec les Barea…

Ce qui se passe là, c’est un peu comme tout ce qui s’est passé dans ma carrière : c’est assez inattendu. Mais se qualifier pour un Mondial, cela n’aurait plus rien à voir avec ce dont vous venez de parler ! Déjà devenir international, je n’y avais jamais vraiment pensé parce que c’était un peu bouché à mon poste en équipe de France (il rit). Ce n’est pas un hasard si cela m’arrive maintenant. À 20 ans, je n’étais peut-être pas assez mature dans mon jeu et mon attitude. Madagascar cherchait un joueur de devoir et d’expérience. Voilà. Maintenant, dans ce groupe, on sera outsiders…

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