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Visiteurs de prison : s’évader le temps d’une rencontre


La prison de Schrassig, unique lieu de détention fermé en attendant Sanem, accueille 600 détenus. Dont de nombreuses personnes isolées. (Illustration : Archives Editpress)

Face à la pire des solitudes, celle des détenus, un collectif propose une écoute pleine d’humanité. Rencontre avec l’Association luxembourgeoise des visiteurs de prison, qui fête ses dix ans.

Quelque 10% des détenus de Schrassig reçoivent des visites grâce à l’ALVP. Ces détenus sont souvent seuls, loin de chez eux et de leurs proches.

Son premier souvenir de prison ? «Quand la porte d’entrée s’est refermée. Une porte lourde, qui fait du bruit, que l’on n’actionne pas tout seul .» Derrière, c’est une ambiance qu’on imagine mal : bruyante, sans réelle intimité. Robert Schiltz, le président de l’Association luxembourgeoise des visiteurs de prison (ALVP), se rend souvent au Centre pénitentiaire de Schrassig. «Au minimum une fois par mois, au maximum une fois par semaine , glisse-t-il. C’est le quota pour les visiteurs de prison.»

Il connaît bien la population qui y vit : sur 600 détenus, une majorité se retrouve loin de ses proches. Nigeria, Europe de l’Est, France, Belgique, Maghreb parfois… le banditisme «de passage» est plus fréquent dans un petit pays. Beaucoup de condamnés sont livrés à eux-mêmes, ou à une logique de clan. Heureusement, l’ALVP, qui vient de fêter ses dix ans, propose une écoute sans les juger. « Nous ne connaissons que leur nom, leur nationalité et la durée de leur peine, explique Mylène Carrière, également visiteuse de prison. Ce n’est pas à nous de refaire le procès, nous sommes là pour les écouter.»

L’ALVP tisse une relation de confiance avec les détenus, notamment lors des longues peines. «L’une de nos bénévoles suit le même détenu depuis 20 ans!» , lance Mylène. L’association n’existe pourtant que depuis dix ans, non? « Oui, mais avant, il y avait un système de visite au cas par cas, moins organisé .» C’est là tout le rôle de l’association : assurer une continuité de «service» et un cadre clair. « Nous avons un très bon contact avec la direction de la prison, précise Mylène. Ainsi qu’avec les services médico-psycho-sociaux et socio-éducatifs (SPSE), qui nous aiguillent dans nos missions.»

Hubert Gamelon

Retrouvez l’intégralité de notre reportage sur les visiteurs de prison dans Le Quotidien papier de ce week-end

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