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Une femme pour présider le DP ?


Joëlle Elvinger murmure à l'oreille de Xavier Bettel à la Chambre des députés. Un signe annonciateur ? (Photo : Archives LQ)

Le prochain président du Parti démocratique pourrait être une femme. Pas Lydie Polfer, elle a déjà donné. Mais on murmure de plus en plus les noms de Claudia Monti et de Joëlle Elvinger.

Le président sera-t-il une présidente? Pourquoi pas. Celles qui peuvent prétendre au poste ne manquent pas de compétences. Reste le charisme. Pas facile de succéder à Xavier Bettel.

Pendant que Xavier Bettel croise les people à Central Park, à New York, au «Global Citizen Festival», et s’affiche avec le couple Obama qui l’a chaleureusement reçu, à Luxembourg, on se creuse la tête pour lui trouver un successeur à la tête du DP. Depuis que le Parti démocratique a annoncé un congrès extraordinaire le 28 novembre pour élire le nouveau meneur ou la nouvelle meneuse, les spéculations vont bon train.

Qui pour succéder au très populaire Xavier Bettel, qui ne peut plus désormais cumuler les fonctions de Premier ministre et celles de président du parti pour cause de surcharge de travail? Et peut-être aussi à cause d’un mélange des genres qui n’a pas réussi aux libéraux pendant la campagne du référendum. La pilule reste encore aujourd’hui en travers de la gorge à certains libéraux qui avaient prévenu que le parti allait y laisser des plumes.

Il a donc fallu convaincre Xavier Bettel de céder sa place et s’y mettre à plusieurs pour qu’il comprenne les enjeux. L’actuel président, qui a mené ses troupes à la victoire en octobre 2013, est débordé. Le chef du gouvernement n’a pu qu’accepter cette réalité, d’autant que la présidence du Conseil de l’Union européenne n’est pas une sinécure, et ça, il s’en est rendu compte tout seul.

Un Xavier Bettel loin du parti

Le Premier ministre ne disposait plus du temps qu’il s’octroyait au début de son mandat de président du DP pour prêter une oreille attentive aux petits bobos du parti. Pire encore, certains déplorent aujourd’hui de ne plus parvenir à lui parler tant ses préoccupations sont situées ailleurs que dans les organes du DP, où ils ne puisaient plus de conseils depuis longtemps. Reste que son successeur devra se montrer aussi rassembleur que l’actuel président dont le charisme l’a propulsé à la tête du gouvernement. Sera-t-il membre du gouvernement? De la fraction? Ni de l’un ni de l’autre? Les avis divergent. Le personnel politique du DP lance des pistes. Le successeur ne devra être ni trop jeune ni trop vieux et, surtout, il lui faudra se montrer fédérateur eu égard aux frondeurs qui ont créé un mouvement ultralibéral jugeant l’actuel Parti démocratique trop mou dans son combat contre les tendances collectivistes.

Des noms? D’aucuns avancent sur un ton résigné que Gilles Baum, l’actuel secrétaire général et député de l’Est, pourrait assurer cette succession. Mais déjà des critiques s’élèvent : pas assez connu, manque de charisme.

Pourtant, il a ses chances. Né en 1973 comme Xavier Bettel, Gilles Baum ne refuserait pas le poste. Tout comme Marc Hansen peut-être bien.

Quadras contre trentenaires

Parmi les actuels vice-présidents du parti, notons que Charles Goerens a annoncé dès le lendemain des élections qu’il ne briguerait aucun mandat au sein des organes décisionnels du parti. Quant à l’option Maggy Nagel, cette éventualité est plus que réduite.

Reste Claudia Monti. L’avocate de 44 ans est une assidue de toutes les réunions du parti et la vice-présidente devient de plus en plus visible. Elle préside le comité participatif des personnes à besoins spécifiques et ne rate quasiment aucun des événements qu’il organise. Elle est également membre de la Commission consultative des droits de l’homme qu’elle défend avec force sur les réseaux sociaux.

Si l’on cherche du côté des femmes, Joëlle Elvinger (35 ans) serait une sérieuse concurrente. La députée de Walferdange, avocate elle aussi, est membre du DP depuis dix ans et a été nommée vice-présidente de la fraction parlementaire à peine arrivée sur les bancs du Parlement. Spécialisée dans le domaine du budget et des finances, elle pourrait séduire ses pairs pour la succession de Xavier Bettel.

Autre femme très en vue, l’actuelle ministre de la Famille et de l’Intégration, Corinne Cahen.

Si d’aucuns rêvaient de voir réapparaître Lydie Polfer à cette fonction, l’actuelle députée-maire de Luxembourg ne pourra les satisfaire. Elle a déjà présidé le parti pendant dix ans et les nouveaux statuts lui interdisent de briguer un nouveau mandat.

Geneviève Montaigu

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