Dans un communiqué publié ce lundi, la Confédération générale de la fonction publique (CGFP) s’approprie une partie de la victoire du non au référendum. Taxé de xénophobie durant la campagne, le syndicat appelle crânement les élus du pays à « promouvoir l’accès à la nationalité luxembourgeoise ».
Le syndicat des fonctionnaires se réjouit du « triomphe » du non ce dimanche, en dépit du « matraquage médiatique tous azimuts pour le oui », et de la campagne des « éminences du monde de la politique et du monde des affaires fiers comme Artaban ».
« Contrairement à leur attente, les électeurs ont bien pesé le pour et le contre des questions posées et ont surtout été sensibles aux arguments solides de la CGFP à propos de l’accès au droit de vote des étrangers résidant au Luxembourg », poursuit le syndicat, « neutre et indépendant », sur un ton revanchard à l’égard des médias et de la classe politique. La CGFP rappelle qu’elle a défendu le non, « dès le début de la campagne il y a plus de deux ans », estimant que l’intégration des non-Luxembourgeois dans la vie politique du pays passe « par le biais de la double nationalité ».
Selon la CGFP, ce « non catégorique devrait enfin amener les responsables politiques à promouvoir l’accès à la nationalité luxembourgeoise, le trait d’union essentiel de notre communauté multinationale, sans pour autant la brader ».
Et de se pavaner : « Une opinion publique, critique et intelligente a joué, le 7 juin, le même rôle que Louis XIII à l’époque de Richelieu en transformant une défaite escomptée en triomphe lors de la fameuse journée des Dupes. Autrement dit, il ne faut pas vendre trop tôt la peau de l’ours. »
Le Quotidien
>> Le communiqué complet de la CGFP :
La journée de Dupes
« On a parfois l’impression que l’histoire se répète et effectivement la journée du référendum du 7 juin s’est terminée par une surprise que beaucoup n’attendaient pas: le triomphe du non aux trois questions posées par la coalition gouvernementale concernant le droit de vote pour étrangers, l’abaissement de l’âge électoral et la limitation de la durée des responsabilités gouvernementales pour les hommes politiques.
Un matraquage médiatique tous azimuts pour le oui avait précédé jusqu’à la dernière minute le passage aux urnes des électeurs. Des slogans en l’air martelés au-delà de la satiété devaient les obnubiler pour leur éliciter un triple oui. Des éminences du monde de la politique et du monde des affaires fiers comme Artaban affichaient leur oui enthousiaste pour entraîner le peuple à faire de même.
La CGFP, dès le début de la campagne déclenchée il y a déjà plus de deux ans, n’a pas hésité, en tant qu’organisation neutre et indépendante, à faire valoir ses propres vues sur l’intégration des non-Luxembourgeois dans la vie politique du pays s’ils le souhaitent, par le biais de la double nationalité. Les calculs politiques des promoteurs du référendum se sont avérés trompeurs car, contrairement à leur attente, les électeurs ont bien pesé le pour et le contre des questions posées et ont surtout été sensibles aux arguments solides de la CGFP à propos de l’accès au droit de vote des étrangers résidant au Luxembourg. Leur non catégorique devrait enfin amener les responsables politiques à promouvoir l’accès à la nationalité luxembourgeoise, le trait d’union essentiel de notre communauté multinationale, sans pour autant la brader.
Une opinion publique, critique et intelligente a joué, le 7 juin, le même rôle que Louis XIII à l’époque de Richelieu en transformant une défaite escomptée en triomphe lors de la fameuse journée des Dupes. Autrement dit, il ne faut pas vendre trop tôt la peau de l’ours. »