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Polémique autour de l’escapade footballistique de Manuel Valls


Le Premier ministre français (à gauche) assistait dimanche à la finale du tournoi de Roland-Garros, à Paris. (photo AFP)

Le voyage en avion gouvernemental de Manuel Valls à Berlin, pour assister à la finale de la Ligue des Champions, nourrit ce lundi de nouvelles accusations de mélange des genres à l’encontre d’un Premier ministre qui avait jusque-là réussi à contenir ce type de polémique.

La venue en Falcon de la République à une finale de la Ligue des champions sans club français, et en plein congrès du PS, se justifie-t-elle, pour un chef du gouvernement passionné de football et grand supporter du « Barça » ? Invité de France Info lundi matin, le secrétaire d’Etat aux Sports Thierry Braillard a souligné que M. Valls avait été invité par l’UEFA à ce match contre Turin samedi soir, en tant que Premier ministre du pays organisateur de l’Euro 2016.

« Le but n’était pas d’aller supporter le Barça, le but c’était de représenter la France », a-t-il assuré. Le secrétaire d’Etat PRG a aussi tenu à relativiser le coût de ce voyage en le comparant à celui des sondages non publiés commandés par l’Elysée sous la présidence Sarkozy. La droite verra que « M. Valls peut quasiment faire des aller-retours tous les jours avec le montant qui a été dépensé avec l’argent du contribuable, pour des sondages dont personne n’a vu la réalité », a lancé M. Braillard.

Déjà montée au créneau dimanche, l’opposition a continué à s’en prendre à M. Valls, le député Les Républicains (LR) Bernard Debré demandant au Premier ministre de publier le coût de son déplacement. Matignon n’a pas souhaité communiquer le coût du déplacement.

« C’est le spectacle d’un Premier ministre sans lien avec la réalité. Il ne touche plus le sol. Qui paie tous ces déplacements ? Quand est ce qu’il a le temps de s’occuper des problèmes des Français ? », a taclé lundi matin un des porte-paroles du parti Les Républicains, Sébastien Huyghe.

« Parfois, les hommes politiques en fonction perdent le sens des réalités », a pour sa part accusé le dirigeant du MoDem François Bayrou. Il a déploré que Manuel Valls ne se soit pas « rendu compte du fait que ça choquerait beaucoup de gens que l’argent public prenne en charge un moment de détente et de passion pour le Premier ministre ». « Cela vient totalement à contre-courant de ce qu’a dit François Hollande quand il était candidat et qu’il parlait de présidence normale », a également critiqué Eric Woerth (LR).

Le tweet malheureux du PS

Tracer un trait clair entre activités officielles de Premier ministre, déplacements « politiques » pris en charge par le Parti socialiste, sans oublier des déplacements privés, relève du casse-tête permanent pour les cabinets. Par exemple, un déplacement à un meeting social-démocrate à Bologne avec le chef du gouvernement italien Matteo Renzi rentrait dans la case « déplacement politique ». En revanche, pour un débat avec le même M. Renzi fin mai lors d’un colloque économique en Italie, M. Valls était venu comme Premier ministre.

Lors des déplacements « politiques » ou hors fonctions gouvernementales, seule la sécurité de M. Valls, assurée par les effectifs d’élite du groupe de sécurité du Premier ministre (GSPM), est prise en charge par l’Etat, a répété Matignon à plusieurs reprises. « Je suis Premier ministre. Je me déplace avec les moyens que vous connaissez. N’essayez pas de créer des faux débats », s’est déjà défendu M. Valls samedi soir, visiblement agacé et répondant sèchement aux questions, selon plusieurs témoins de la scène. « Si on apparaît agacé, c’est qu’on est fragile, sensible », concède un ministre.

Dimanche, alors qu’il assistait à la finale messieurs de Roland-Garros, le Premier ministre avait éludé la polémique, en jugeant qu’il y avait « toujours des grincheux ». A Berlin, « je voulais aussi rencontrer (le président de l’UEFA) Michel Platini, parler de l’avenir de la Fifa, de l’Euro 2016 », a-t-il plaidé.

La polémique tombe mal pour le PS, qui avait fustigé un récent voyage en avion privé de Nicolas Sarkozy au Havre, à moins de 200 km de la capitale. Vendredi, le parti avait ironisé sur Twitter : le Premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis « est arrivé au congrès du PS en train… pas comme d’autres qui s’offrent des jets à 3 200 euros ».

AFP

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