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Un peloton luxembourgeois de l’OTAN en Lituanie


Le Grand-Duc Henri, accompagné de la présidente lituanienne, s'est rendu sur la ligne de tension, tout à l'est du pays. (photo: Le Quotidien)

Le Grand-Duc, en visite officielle en Lituanie, s’est rendu auprès des soldats luxembourgeois à Pabrade, le long de la frontière biélorusse.

L’analyse est tirée d’un rapport du Sénat français, qui date pourtant de 1998 : «Les Lituaniens sont enclins à penser que la Russie ne se résignera jamais à admettre la totale indépendance et souveraineté des États baltes.» Plus loin le rapport expose une «crainte de faire partie d’une zone grise de sécurité».

Cette zone grise, on y est : nous l’avons vue en vrai vendredi, aux côtés du Grand-Duc Henri, à l’ultime frontière de l’Union européenne.À Pabrade, bourgade lituanienne jouxtant le Belarus, le Grand-Duc a revêtu la tenue de chef de la force armée. Il passe en revue le bataillon luxembourgeois : 22 soldats de l’unité TWC1, venus de Diekirch et spécialisés dans le transport.

La raison du détachement? «Nous avons intégré un bataillon multinational de l’OTAN, explique le sergent-chef Tom Brecht. Nous sommes arrivés en juillet. Nous manœuvrons avec des Belges et des Hollandais, sous commandement allemand.» Si l’OTAN déploie ses forces dans les États baltes (1 000 hommes pour la Lituanie), c’est que la menace russe est réelle.
Depuis l’annexion de la Crimée en 2014 et l’ingérence russe en Ukraine, les États baltes craignent d’être les prochains. Particulièrement la Lituanie, frontalière avec le très pro-russe Belarus, et pionnière dans l’indépendance des satellites de l’URSS en 1990. «Nous ne sentons pas de crise, tempère Tom Brecht. Quand nous parlons avec les Lituaniens, ils n’évoquent pas d’invasion. Et quand nous manœuvrons à la frontière, nous n’observons pas d’agressivité.»
La situation est donc ambiguë. Calme à Pabrade, au centre-est du pays. Plus agitée ailleurs : les médias internationaux rapportent d’importantes manœuvres russes au Sud, près de la frontière polonaise, et surtout dans l’enclave de Kaliningrad, à l’Ouest. La fameuse «zone grise» est là : pas de guerre, mais pas de confiance non plus. L’atmosphère diplomatique est froide et humide, comme le temps de la journée.

Le vent mordant, la pluie, la boue

Quoi qu’il en soit, cette projection constitue un bel entraînement pour nos militaires. «Les conditions sont rudes ici, ça change de Diekirch, lâche Tom Brecht. La pluie, le vent mordant, la brume qui reste accrochée aux sapins… Le pays est plat, comme en Hollande. Dès que le vent souffle, c’est terrible.» Et l’adversaire ultime : la boue. Pour la délégation officielle, les soldats avaient mis des palettes au sol.

Retrouvez l’intégralité de l’article dans votre journal Le Quotidien de ce samedi.

Hubert Gamelon

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