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Trop généreuses, les retraites luxembourgeoises ?


Pour l'OCDE, le montant des retraites luxembourgeoises est trop généreux. (photo archives LQ)

L’OCDE prévient que les réformes des pensions pourraient affecter les seniors. En attendant, les retraités luxembourgeois sont plutôt bien lotis.

En tête des classements internationaux dans beaucoup de catégories, le Luxembourg n’échappe pas à la règle quand il s’agit des retraites. La générosité des droits à pension devrait fortement diminuer pour les générations futures et de nombreux pays pourraient être confrontés à un risque sérieux de pauvreté parmi ses retraités, d’après un nouveau rapport publié par l’OCDE.

Alors que les pays occidentaux planchent tous sur des réformes pour des systèmes de retraite plus viables, le Luxembourg caracole en tête du dernier Panorama des pensions, avec des revenus bien au-dessus de la moyenne et une pauvreté moindre pour les plus de 65 ans. Le tout combiné à un âge de départ à la retraite de 61,9 ans pour les hommes et 60,8 ans pour les femmes. Pas suffisant pour l’OCDE. «La plupart des gouvernements ont fait des efforts importants pour mettre les systèmes de retraite sur une trajectoire durable. Même si leurs mesures vont dans la bonne direction, il y a un risque croissant de retraites futures insuffisantes dans certains pays», a déclaré la secrétaire générale de l’OCDE, Angel Gurría.

Pour autant, la situation du Grand-Duché est atypique, explique Carlos Pereira, responsable du département retraités à l’OGBL : «L’OCDE revient chaque année avec des « conseils » pour un système qu’ils estiment trop généreux, notamment au Luxembourg. Ils disent que nos pensions sont trop élevées, que nous partons trop tôt à la retraite, mais nous estimons qu’une fois les 40 ans travaillés, ça suffit.»

Une situation financière «exemplaire»

La situation du Luxembourg est en effet loin d’être critique d’après le syndicaliste : «Nous avons une situation financière exemplaire, nos réserves nous permettent d’avoir quatre ans d’avance dans les caisses de pension. Le système est sous surveillance. Le triptyque gouvernement-employeur-employé verse 24 % de cotisations pour les retraites quand il n’en faudrait que 22 %. Ce système tient la route, les pensionnés ont un pouvoir d’achat mérité, et ils dépensent cet argent, ils font marcher l’économie.»

En moyenne, les employés subissent une perte de salaire de 22 % au moment du passage à la retraite. Un coup qu’amortissent ceux qui ont une pension complète. Pour les autres, les pensions d’invalidité, ceux qui ont eu une carrière mixte (comme les mères de famille) ont plus de difficultés : «Il y a des disparités. Il y a beaucoup de gens qui doivent survivre avec 800 ou 900 euros par mois. C’est flagrant au niveau de l’assurance maladie avec beaucoup de pensionnés qui ont notamment de plus en plus de mal à payer leurs soins dentaires», poursuit Carlo Pereira.

Pour ce qui est du reste du monde, l’OCDE note cependant que les nouvelles générations ne vivront pas l’emploi à vie qu’auront vécu leurs aînés. Dans certains pays, les périodes hors emploi supposent une interruption des cotisations au système de retraite. En conséquence, beaucoup plus de personnes recevront des pensions moins élevées au moment de leur retraite. À la lumière de ce scénario probable, certains pays doivent réévaluer les filets de protection sociale prévus pour les retraités qui n’ont pas suffisamment cotisé pour pouvoir prétendre à la pension minimale. Dans l’OCDE, les prestations servies au titre de ces filets représentent 22 % des revenus moyens, et varient entre 6 % en Corée du Sud et 40 % en Nouvelle-Zélande.

Dans des pays de l’OCDE comme le Chili, la Corée du Sud, les États-Unis, le Mexique et la Turquie où le risque de pauvreté à la retraite est élevé et les prestations servies au titre du filet de protection sociale limitées, il conviendrait, donc d’un point de vue organisationnel, d’envisager une hausse du montant de ces prestations. Pour Carlos Pereira, c’est la preuve que le système luxembourgeois devrait être montré en exemple : «C’est un système fiable, viable, qui tient la route. Il y a toujours la possibilité d’augmenter les cotisations, mais je suis fier d’avoir des pensions élevées», conclut-il.

Audrey Somnard

2 plusieurs commentaires

  1. Ne nous trompons pas d’adversaire ! selon l’OCDE,les retraîtés Luxembourgeais touchent trop de pension,par rapport aux autres pays.Mais comparaison n’est pas raison.
    La vérité,c’est que le système Luxembourgeois est excellent et a montré ses preuves.Et le pensionné heureux fait ainsi tourner l’économie.
    Alors,ne remettons pas en cause ce qui fonctionne très bien,et que les autres pays adaptent leur système de pension pour qu’il bénéficie plus largement à leur population vieillissante….

    • Mais non, erreur, c’est les pension des fonctionnaires qu’il faut revoir!!!
      Sa aussi messieurs les politics faut que sa change sinon sa va exploser!

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