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L’ADR trace sa route


Le parti réformateur met en garde contre une politique avec laquelle les gens se sentent « abandonnés ».

Quand Jean Schoos, président de l’ADR, prend la parole à l’occasion du pot de nouvel an au Centre sociétaire à Luxembourg-Cents, jeudi soir, c’est d’abord aux victimes des attentats de Paris qu’il pense, observant même une minute de silence à leur souvenir.

Et d’avertir : « Il ne faut pas que les évènements de Paris ou les manifestations de Pegida en Allemagne servent à faire de la politique, dans le contexte du référendum prochain. Or c’est ce que font certains partis et groupuscules. Je pense que c’est donner le mauvais exemple. »

Ce qui ne l’empêche pas d’ajouter dans la foulée : « Les terroristes de Paris étaient citoyens français et possédaient le droit de vote. Il ne faut donc pas croire qu’on fera avancer l’intégration au Luxembourg en donnant simplement le droit de vote aux gens. » Pour le chef de l’ADR, en effet, « le droit de vote n’est pas un facteur d’intégration ».

Autres sujets, la hausse de la TVA décidée par le gouvernement, la réforme du Conseil d’État ajournée et le référendum que le parti « salue », tout en accusant le gouvernement de laisser tomber la séparation de l’Église et de l’État pour s’attirer les faveurs des cultes sur les autres questions.

La « conscience sociale » du Luxembourg

« Nous essayerons de rester la conscience sociale au Luxembourg. Nous ne voulons oublier personne, ni les Luxembourgeois, ni les étrangers, ni les athées, ni les croyants, qui sont les constituants de notre société », martèle le président.

Sinon, remarque Jean Schoos, il faudra craindre des manifestations comme celles de Dresde, de « gens qui se sentent abandonnés par la politique », à côté de « quelques extrémistes ». Or, estime Jean Schoos, la même chose est en train d’arriver au Luxembourg.

Curieux détail : parmi les auditeurs figurait Timo M., qu’on avait aperçu à Cologne au défilé de Pegida et qu’on croyait exclu du parti il y a trois ans.

L’étrange avec l’ADR, c’est qu’il se présente comme un parti centriste, alors que ses électeurs comptent sur son noyau dur. D’ailleurs la présence de Timo M., jeudi soir, laisse penser que l’ADR évite de se démarquer clairement de ces extrémistes et surtout que Jean Schoos se trompe quand il pense que les électeurs d’extrême droite le soutiendront sans demander quoi que ce soit en retour.

Frédéric Braun

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