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Pierre Gramegna : « Le bon budget au bon moment »


"Le pays va bien et nous avons dégagé une marge de manœuvre qui nous permet d'investir pour l'avenir", a souligné Pierre Gramegna. (photo Isabella Finzi)

C’est voté. Le budget 2017 et la loi de planification financière pluriannuelle ont été adoptés avec les voix de la majorité jeudi. Le ministre des Finances ne s’est pas laissé impressionner par la salve de critiques. Il a défendu sa stratégie, en mettant le CSV face à ses responsabilités d’antan.

Pierre Gramegna a apprécié la remarque de David Wagner (déi Lénk), qui la veille, tout en votant contre le budget, a reconnu que les finances publiques étaient «saines». De quoi amorcer sa réplique aux chrétiens-sociaux qui reprochaient au ministre d’endetter le pays et de creuser le déficit. Au passage, Claude Wiseler freine l’optimisme du gouvernement et sa confiance aveugle en des prévisions économiques qui mettent le pays à l’abri.

Comme le rappelait Alex Bodry (LSAP) la veille, la politique financière du gouvernement a reçu la bénédiction de Bruxelles et le pays continue à collectionner ses mentions triple A. Pas de quoi s’alarmer, selon le député socialiste, comme le font certains experts largement cités par Claude Wiseler (CSV) la veille.

Rien n’a pu déstabiliser Pierre Gramegna, jeudi matin. Au contraire, il a retourné les critiques à l’adresse de ceux qui étaient aux manettes quand «la dette s’est creusée» et les mêmes qui n’ont pas anticipé la perte prévue d’un milliard d’euros au titre de la TVA électronique. Le ministre ne s’est pas éternisé à la tribune de la Chambre et en 20 minutes, il avait bouclé sa partie. Il faut dire que les trois partis de la majorité avaient volé à la rescousse du ministre des Finances, mercredi après-midi, lors du débat qui avait suivi le rapport du député socialiste Claude Haagen.

Tour à tour, Eugène Berger (DP), Alex Bodry (LSAP) et Viviane Loschetter (déi gréng) avaient répondu à l’analyse critique du CSV, soulignant les bienfaits d’une politique qui est parvenue à assainir les finances publiques, qui a une vision à long terme, qui investit pour la qualité de vie de la population, qui respecte tous les pactes de bonne conduite, qui attire les investisseurs, bref une politique budgétaire qui se décline en trois mots : qualité, solidarité, compétitivité, comme son sous-titre l’indique.

«Des chiffres incontestables»

Jeudi, le ministre n’avait plus grand-chose à ajouter pour défendre son budget. «Le pays va bien et nous avons dégagé une marge de manœuvre qui nous permet d’investir pour l’avenir», déclare-t-il. «Nous finançons 10 milliards d’investissement public ces cinq prochaines années, dont un quart seulement à l’aide d’emprunts. Ces chiffres sont incontestables», rappelle le ministre en soulignant la position confortable du Luxembourg dans le tableau européen.

Des investissements qui ne doivent pas être considérés comme des «dépenses courantes», mais comme un atout pour l’innovation, la compétitivité, la protection du climat. Des investissements qui dotent le pays d’infrastructures au service «de la qualité de vie des citoyens», conclut-il sur ce point.

Il est passé en revanche très rapidement sur le paquet d’avenir, les fameuses mesures d’économies destinées à l’administration publique, en assurant qu’elles seraient toutes appliquées d’ici la fin de la législature.

«Quand une économie progresse de 4%, cela signifie que beaucoup d’entreprises investissent dans notre pays, et cela veut dire que nous sommes attractifs et compétitifs», se targue Pierre Gramegna. «C’est le bon budget au bon moment», lance-t-il avant de quitter la tribune. Quelques instants plus tard, le budget et la planification financière pluriannuelle étaient adoptés avec les 32 voix de la majorité.

Geneviève Montaigu

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