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Rififi au château de Berg, conséquences au CNFL


Lors d’une réunion qui s’est tenue lundi soir, le CNFL a décidé d’exclure la fédération nationale des femmes de l’organisation faîtière. (photo Fabrizio Pizzolante)

Lors d’une assemblée qui s’est tenue lundi soir, le Conseil national des femmes a décidé d’exclure de l’organisation faîtière un de ses membres en l’occurrence la Fédération nationale des femmes  luxembourgeoises que préside Astrid Lulling. Une réunion au château de Berg l’été dernier est à l’origine de ce désordre.

Le torchon brûle entre le Conseil national des femmes (CNFL) et la Fédération nationale des femmes luxembourgeoises (FNFL) présidée par l’ancienne eurodéputée Astrid Lulling, une des 13 organisations membres du CNFL. En cause ? Le comportement d’Astrid Lulling lors d’une réunion au château de Berg entre la Grande-Duchesse Maria Teresa et les organisations de défense des droits des femmes l’été dernier. L’ancienne eurodéputée au franc-parler légendaire a émis une opinion très différente de celle de la Grande-Duchesse concernant la situation des femmes au Luxembourg.

Pour Maria Teresa, cette situation serait catastrophique alors qu’Astrid Lulling ne partage pas cet avis. Selon une participante à cette réunion, l’ancienne femme politique se serait offusquée de ce constat dressé par la Grande-Duchesse qui signifierait que les combats que mènent les organisations depuis les années soixante au Luxembourg n’auraient pas porté leurs fruits.

La Grande-Duchesse a également déclaré que les femmes en monarchie étaient discriminées, ce qui a fait bondir Astrid Lulling une seconde fois. Cette dernière lui a démontré le contraire en lui rappelant que les épouses des rois sont des reines, alors que les époux des reines ont le titre de prince. Elle a donc démontré que ce sont les hommes qui étaient plutôt discriminés dans le petit monde des têtes couronnées, nous indique notre source.

La Grande-Duchesse très affectée par cet échange

La conseillère stratégique de la Grande-Duchesse, Chékéba Hachemi, en a pris pour son grade également, elle qui estime que le drapeau qui flotte au château de Berg et qui indique la présence ou non du chef de l’État devrait également être hissé pour la Grande-Duchesse.

Astrid Lulling a exprimé une opinion différente et ne s’est pas attardée à cette réunion au château de Berg.  La Grande-Duchesse de son côté s’est montrée très affectée par cet échange et après le départ de l’ancienne eurodéputée, en a fait part aux déléguées du CNFL.  L’épouse du chef de l’État a également interdit à Astrid Lulling de rendre public le contenu de cette entrevue au château. Cette dernière a donc gardé le silence. Mais d’autres n’en ont pas fait autant. Autre membre de la fédération nationale des femmes présente lors de cette réunion, Sylvie Mischel a fait part à son compagnon, le député Fernand Kartheiser de l’échange entre la Grande-Duchesse et Astrid Lulling et une question parlementaire sur le rôle de la Grande-Duchesse a aussitôt été adressée au Premier ministre.

Coupable d’avoir eu une opinion divergente

Pour le Conseil national des femmes, il n’était plus question de tolérer plus longuement la présence de cette fédération en son sein. Lors d’une réunion qui s’est tenue lundi soir, le CNFL a décidé d’exclure la fédération nationale des femmes de l’organisation faîtière.

Astrid Lulling nous a déclaré hier n’avoir reçu aucune notification officielle à la suite de cette réunion à laquelle elle n’a pas assisté. Et déclare ne s’être rendue coupable d’aucun faux pas sinon celui d’avoir eu une opinion différente qu’elle a défendue.

En revanche, la fédération nationale des femmes qu’elle préside depuis 1994 ne compte pas en rester là. Des avocats sont déjà alertés. «Je ne peux pas tolérer que la fédération soit exclue et j’avais mis en garde le CNFL», nous a  indiqué Astrid Lulling.

Geneviève Montaigu

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