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Luxembourg : quartier Gare, le retour des agents 2.0


Un élargissement de compétences des «Pecherten», surtout connus pour leur mission qui consiste à dresser des procès-verbaux pour les infractions aux règles de stationnement, nécessitera toutefois une adaptation de la formation des agents concernés (Photo d'archives : LQ).

L’Association des agents municipaux (ASAM) soutient la proposition du ministre Henri Kox visant à impliquer plus largement les «Pecherten» dans le maintien de l’ordre public.

Le déploiement d’agents de sécurité privés dans le quartier de la Gare à Luxembourg continue de défrayer la chronique. L’initiative du collège échevinal de Luxembourg interpelle toujours autant le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox. Le maintien de la sécurité publique doit, selon lui, rester entre les seules mains de la police. Faire patrouiller des agents d’une société de gardiennage dans les rues de la capitale n’est pas légal aux yeux du ministre de tutelle des forces de l’ordre.

Henri Kox se dit toutefois conscient que des problèmes de sécurité existent dans le quartier. Depuis 2019, 30 agents de police sont venus renforcer le commissariat de la gare. Interrogé samedi dans les colonnes de nos confrères du Tageblatt, le ministre de la Sécurité intérieure a annoncé songer à élargir les compétences des agents municipaux afin de leur confier aussi une mission de maintien de l’ordre public. Il compte rapidement se concerter avec la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding. Contrairement aux agents privés, les agents municipaux seraient assermentés comme membres de la force publique. Cet élargissement de compétences des «Pecherten», surtout connus pour leur mission qui consiste à dresser des procès-verbaux pour les infractions aux règles de stationnement, nécessitera toutefois une adaptation de la formation des agents concernés.

L’Association des agents municipaux (ASAM), affiliée à la Fédération générale de la fonction communale (FGFC), n’a pas tardé à saluer l’annonce du ministre Henri Kox. Dans un communiqué diffusé samedi, l’ASAM affirme enregistrer avec satisfaction que sa revendication de longue date d’élargir les compétences des agents municipaux prend un nouvel élan. L’association veut même croire que les choses pourraient s’accélérer rapidement. Dans ce contexte, l’ASAM place un grand espoir dans l’entrevue à court terme annoncée entre le ministre de la Sécurité intérieure et celui de l’Intérieur.

Le terrain en cours de préparation

En amont de cet échange interministériel, l’ASAM revendique d’être impliquée dans l’élaboration du projet. En outre, le représentant des agents municipaux réclame une «coopération réglementée» avec la police. L’objectif serait d’éviter de marcher sur les platebandes des agents de police. Afin de pouvoir remplir leurs nouvelles missions, les agents municipaux devraient être équipés d’un uniforme qui serait distribué par toutes les communes. Actuellement, les agents sont encore équipés d’uniformes qui peuvent différer selon la commune dans laquelle ils sont déployés.

Il reste à savoir si la polémique déclenchée par la décision de la Ville de Luxembourg permettra de faire bouger les lignes (lire ci-contre). En attendant, la mission de présence préventive d’agents de sécurité privés dans le quartier de la Gare doit se poursuivre jusqu’au 31 janvier. Contrairement à ce qui avait été annoncé par les responsables communaux, la société de gardiennage ne pourra pas travailler de concert avec la police. Le ministre Henri Kox refuse tout mélange des genres.

David Marques

2017 : le Conseil d’État avait bloqué

En mars 2017, le ministre Dan Kersch avait lancé un projet de loi portant élargissement des compétences des agents municipaux. Il était prévu de permettre aux agents de verbaliser des incivilités mineures. Un catalogue de 24 infractions avait été élaboré, allant de l’acte d’uriner sur la voie publique à l’utilisation de sa tondeuse à gazon en dehors des heures définies par la commune. Le texte de loi a fait l’objet de plusieurs oppositions formelles de la part du Conseil d’État. Lors d’une réunion en décembre 2019 avec la ministre de l’Intérieur, Taina Bofferding, l’ASAM s’était vu confirmer qu’une révision du texte figurait à l’ordre du jour. Les travaux devaient être lancés début 2020.

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