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Luxair : 69 salariés en sureffectif vont atterrir chez l’État


Gouvernement, syndicats et direction continuent de voler au secours de Luxair, lourdement touchée par la crise sanitaire et les restrictions de voyage qui restent de mise (Photo : julien garroy)

Le plan de maintien dans l’emploi signé en novembre dernier pour recaser 587 salariés de Luxair continue d’être transposé. Ce mardi, un accord pour offrir une nouvelle perspective durable à 69 employés a été scellé.

La période estivale et le mois d’août en particulier ont permis à Luxair d’acheminer un grand nombre de touristes vers leurs lieux de vacances. Selon Gilles Feith, le directeur général de la compagnie aérienne nationale, le taux de remplissage des avions a été «correct». «Mais la situation ne va pas perdurer en automne et certainement pas en début d’année prochaine. Nous tentons toujours de compenser les pertes enregistrées sur nos vols business, mais cela n’a rien d’évident», développe Gilles Feith, en poste depuis juin 2020.

La crise sanitaire continue donc à plomber les ailes au secteur de l’aviation. Un retour à la normale n’est toujours pas attendu avant 2024. Seule lueur d’espoir dans la grisaille : le plan de maintien dans l’emploi, négocié et signé en automne dernier entre le gouvernement, Luxair et les syndicats. Ce sont 587 salariés qui sont concernés par cette restructuration, qui grâce au chômage partiel, la préretraite, le reclassement et le prêt temporaire de main d’œuvre pourra se faire sans aucun licenciement sec.

Un prêt de 5 ans pour 41,4 millions d’euros

Ce mardi, une porte de sortie s’est ouverte pour 69 des 227 salariés initialement placés en cellule de reclassement structurelle. Ces employés aux profils très variés (administratifs hautement qualifiés, ouvriers, salariés reclassés pour raisons de santé…) ne disposent plus de perspective à long terme chez Luxair, même en cas de reprise généralisée de l’aviation dans les années à venir.

Désormais identifié, ce sureffectif  va pouvoir bénéficier d’un prêt temporaire de main-d’œuvre d’une durée de 5 ans auprès de différentes administrations de l’État. Ils vont rester employés par Luxair, mais leurs salaires seront intégralement pris en charge par le Fonds pour l’emploi. Le revenu restera au moins celui touché jusqu’à présent. Si leur nouveau poste est cependant mieux rémunéré, ils vont toucher ce surplus. Une option pour prolonger l’aventure dans la fonction publique existe. Le gouvernement va débloquer une enveloppe de 41,4 millions d’euros.

Le camp syndical satisfait

Les syndicats ont largement salué l’accord. «Nous avons rempli notre objectif qui était celui d’éviter que les gens ne tombent dans le chômage», souligne Nora Back, la présidente de l’OGBL. «Il nous reste beaucoup de travail à effectuer pour accompagner les gens concernés», vient ajouter Patrick Dury, le président du LCGB.

Le sort des 158 autres salariés concernés par une restructuration structurelle reste à clarifier. L’engagement de ne licencier personne reste toutefois de mise. «La solution trouvée pour cette première tranche pourrait être une option pour la suite», met en perspective le ministre du Travail et de l’Emploi, Dan Kersch.

Les chiffres du plan de maintien dans l’emploi

Pour rappel, voici les chiffres-clés du plan de maintien dans l’emploi :
– ils sont 265 salariés à pouvoir profiter entre 2021 et 2023 de la préretraite.
– ils sont 157 salariés à avoir été placés en cellule de reclassement conjoncturelle. Leurs emplois sont maintenus. En attendant d’être réactivés, ils bénéficient au moins du chômage partiel. Le prêt temporaire de main d’œuvre est une autre option.
– ils sont donc 227 salariés à se retrouver en cellule de reclassement structurelle. Pour 69 d’entre eux, une porte de sortie est trouvée.

Santé, Adem, Archives, Environnement et Cargolux

Jusqu’à fin décembre, 100 salariés de Luxair son «prêtés» au ministère de la Santé. L’Adem compte 30 salariés temporaires en provenance de Luxair (échéance du prêt fixée au 15 février 2022). Les Archives nationales ont signé le prêt de deux salariés (échéance fixée à août 2022). Six autres ont été provisoirement recasés au ministère de l’Environnement (échéance fixée à août 2022).

Au moins cinq pilotes tout comme plusieurs mécaniciens d’avions et d’autres techniciens ont été transférés de Luxair chez Cargolux.

La combinaison des différentes mesures doit permettre à Luxair de compter 315 salariés de moins en 2024.

L’enveloppe globale pour financer le plan de maintien dans l’emploi (2021-2023) avait été fixée à 50 millions d’euros, auxquels viennent donc s’ajouter 34,4 millions d’euros supplémentaires.

David Marques

Un commentaire

  1. Pour d’autres entreprises personne vole à leurs secours !

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