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Loi Covid renforcée : Bettel a reçu des menaces de mort


Le Premier ministre, Xavier Bettel, se trouve sous le feu des critiques depuis l'annonce de la généralisation du Covid Check. (Photo : fabrizio pizzolante)

Le Premier ministre a dénoncé jeudi matin à la tribune de la Chambre la tournure que prend le débat sur la généralisation du régime Covid Check. Des menaces de mort ont été perpétrées contre Xavier Bettel. Un appel au respect mutuel a été lancé par le chef du gouvernement.

La protection policière a été renforcée autour du Premier ministre. Ce jeudi matin, Xavier Bettel a annoncé qu’il est victime de menaces de morts perpétrées contre sa personne. Le ton se serait dégradé depuis l’annonce de la loi Covid renforcée en date de vendredi dernier. «On me dit que l’on va venir me tuer, que des gens cherchent des armes et des balles pour passer à l’acte», relate le chef du gouvernement.

Les messages qui lui sont adressés seraient également caractérisés par des propos démagogues, discriminatoires et mêmes antisémites. «Les limites du respect mutuel doivent être respectées. Il faut savoir argumenter et respecter la position de l’autre», souligne Xavier Bettel.

Le précédent de 2015

Début juin 2015, des menaces de mort avaient déjà été perpétrées contre le Premier ministre. À l’époque, le référendum constitutionnel déchaînait les passions sur les réseaux sociaux et au-delà. Un suspect, ayant clamé vouloir «tirer trois balles dans la tête» de Xavier Bettel, avait été rapidement arrêté par la police.

«On me dit de stopper la campagne de vaccination. Les gens me disent qu’ils en ont assez, qu’ils ne veulent plus rien entendre du Covid. Il nous importe toutefois de continuer à informer et sensibiliser sur la question», reprend le Premier ministre. Il serait en outre faux d’affirmer qu’une «obligation vaccinale va être introduite. Celui qui ne veut pas se faire vacciner peut faire ce choix. Il existe toujours l’option de se soumettre à un test».

Une nécessité sanitaire

La décision de généraliser le Covid Check dans le domaine des loisirs, Horeca compris, mais aussi de donner la possibilité aux chefs d’entreprises et d’administrations d’imposer la formule «TGV» (testé, guéri, vacciné) sur le lieu de travail, n’aurait pas été prise de «gaieté de cœur». La mesure serait toutefois nécessaire pour renforcer la sécurité sanitaire à l’approche de la saison froide. «Il suffit de regarder vers les pays où le taux de vaccination est peu élevé. Les infections et hospitalisations explosent», avance Xavier Bettel.

Actuellement, quelque 75% de la population de plus de 12 ans est pleinement vaccinée. Le gouvernement, conseillé par des experts scientifiques, affirme qu’un taux entre 80 et 85% doit être atteint pour éviter une surcharge du système de santé. Une fois ce taux atteint, les dernières restrictions sanitaires pourraient aussi être levées, avait mis en perspective le Premier ministre et la ministre de la Santé, vendredi dernier.

Les syndicats invités par le gouvernement

Au vu des tensions qui se font ressentir autour du nouveau texte, le gouvernement semble toutefois décidé à consulter les partenaires sociaux. Une entrevue avec les syndicats OGBL, LCGB et CGFP est annoncée pour ce vendredi au château de Senningen.

La commission parlementaire de la Santé a commencé ce jeudi matin l’analyse des différents avis émis sur la nouvelle mouture de la loi Covid. Le Conseil d’État n’est pas opposé au principe de l’élargissement du Covid Check au monde du travail. La Chambre est censée adopter vendredi le rapport sur la nouvelle loi Covid. Le vote en séance plénière est toujours prévu pour lundi.

David Marques

Un commentaire

  1. Des menaces de mort sont le fait d’imbéciles ou de déséquilibrés. Elles sont inacceptables.
    En revanche, Monsieur Bettel devrait réfléchir au fait que ce sont aussi ses excès, sa violence contre ceux qui refusent de se faire piquer avec une mixture expérimentale aux effets de long terme inconnus qui pousse des gens à ces énormités.