Accueil | Politique-Société | Les députés luxembourgeois soutiennent les Iraniennes

Les députés luxembourgeois soutiennent les Iraniennes


Alors que l'Iran continue d'être le théâtre de contestations suite à la mort de Mahsa Amini, la Chambre des députés a voté, mercredi, une motion venant condamner la violation massive des droits humains en Iran.(Photo AFP)

La «violation massive des droits humains en Iran» préoccupe fortement la Chambre, unanime sur le sujet.

L’Iran est le théâtre d’un mouvement de contestation déclenché par la mort, le 16 septembre, de Mahsa Amini, 22 ans, arrêtée trois jours auparavant par la police des mœurs qui lui reprochait d’avoir enfreint le code vestimentaire de la république islamique, qui impose le port du voile en public. Des dizaines de personnes, principalement des manifestants, mais aussi des membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le début de la contestation. Des milliers d’autres ont été arrêtées, qualifiées généralement d’«émeutières» par les autorités. Plus de 2 000 personnes ont été inculpées, dont la moitié à Téhéran, en près de deux mois, selon la justice iranienne.

Face à ce bilan funeste, la Chambre des députés a voté, mercredi, une motion venant condamner la violation massive des droits humains en Iran. «Il s’agit du plus important foyer de crise au Moyen-Orient. Il ne faut pas se faire d’illusions : le régime totalitaire en Iran réprime avec violence toute opposition», avance Claude Wiseler (CSV). «Il est affreux de constater que le Parlement iranien a voté en faveur de sanctions sévères pour punir les manifestants arrêtés. Au pire, des peines de mort pourraient être décrétées», fait remarquer Sven Clement (Parti pirate).

Blâme pour les drones

Stéphanie Empain (déi gréng) veut croire en la capacité de résistance du peule iranien : «La quête de liberté n’est pas imposée aux Iraniens. Il ne s’agit pas d’une lutte pour la liberté des femmes, mais pour l’ensemble de la population. Le fait que toutes les couches sociales, y compris des hommes, se joignent à la contestation peut faire que cette révolte aboutisse.» Le seul fait que le régime «admet qu’une révolte est en cours témoigne de sa peur d’être renversé».

L’Iran a aussi été fustigé, mercredi, pour son positionnement pro-russe dans la guerre en Ukraine. «On savait déjà que les droits humains étaient toujours peu respectés en Iran. On connaissait la violence extrême contre les manifestants. L’autre grand point négatif est la livraison de milliers de drones de combat à la Russie», résume Gusty Graas (DP).

L’UE prépare un nouveau paquet de sanctions contre l’Iran. Claude Wiseler espère un signal fort. «Si l’UE ne se montre pas assez rigoureuse, c’est parce qu’elle espère toujours conclure l’accord nucléaire», estime-t-il.