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Le test de langue toujours maudit


La pétition a déjà récolté plus de 2 000 signatures en quelques jours, mais elle a peu de chance de faire bouger les lignes. (Photo : Julien Garroy)

Un débat de plus sur la langue luxembourgeoise? Peut-être. Une pétition demande à ce que la connaissance d’une seule des trois langues administratives du pays suffise pour obtenir la nationalité. Aïe.

Voilà un sujet qui va enflammer l’opinion. D’ailleurs, le sujet avait déjà commencé à envahir les réseaux sociaux quand le drame d’Ettelbruck est survenu, détournant l’attention des internautes de la pétition sur le test de langue  pour l’acquisition de la nationalité luxembourgeoise.

C’est un des sujets les plus sensibles dans le pays, qui déchaîne les passions à chaque fois que la langue luxembourgeoise voit son usage être reléguée au rang de dialecte secondaire, peu utile à ceux qui ne l’ont jamais pratiquée au cours de leur existence au pays.  Surtout, ceux-là ont eu une vie sociale bien remplie au sein d’une communauté «multikulti» comme on dit et n’ont pas l’impression d’avoir raté une quelconque intégration.

Il suffit pour ces non-pratiquants, appelons-les ainsi, de parler français, allemand et bien sûr anglais pour vivre sereinement au Luxembourg. Ne leur manque que la nationalité pour se sentir pleinement citoyens de ce pays qu’ils considèrent comme leur patrie d’adoption.

Forcément, les choses se gâtent puisqu’il faut franchir l’obstacle du test de luxembourgeois. Certains estimant que la connaissance d’une des trois langues en usage dans le pays suffirait à décrocher le sésame, viennent de signer une pétition qui, mine de rien, a déjà atteint quelque 2 000 signatures en quelques jours et il en reste encore 36 avant sa clôture.

«Considérer un test de langue française ou allemande au même niveau que le test de langue luxembourgeoise comme critère d’obtention de la nationalité luxembourgeoise», tel est l’intitulé de la pétition 1946 ouverte à la signature depuis vendredi dernier.

Le pétitionnaire, juge que les critères actuels d’obtention de la nationalité luxembourgeoise «discriminent les personnes qui parlent français ou allemand». Il propose donc d’acquérir la nationalité en présentant un test de réussite dans une des trois langues «officielles» uniquement.

Un débat de plus…

Sauf qu’il n’y a pas trois langues officielles, mais une langue nationale, le luxembourgeois, et trois langues administratives. La pétition a de fortes chances d’atteindre la barre des 4 500 signatures qui lui ouvrira les portes de la Chambre des députés pour un débat public. D’ici-là, les mentalités n’auront pas beaucoup changé. Les députés, de quelque bord qu’ils soient, ne sont pas légion dès qu’il s’agit de dévaloriser la langue luxembourgeoise, celle dont ils usent au Parlement pour débattre de lois rédigées en français, et celle dont ils se servent pour communiquer avec leurs électeurs.

Ces derniers ne représentent que la moitié de la population du Grand-Duché, mais ne veulent rien lâcher. Surtout pas leur langue nationale. Eux qui en théorie pratiquent les trois langues, estiment que le niveau du test de luxembourgeois est accessible pour celui qui fait preuve d’un minimum d’efforts.

Parmi les défenseurs figurent surtout les partisans d’un droit de vote pour les non-nationaux. Faciliter l’accès à la nationalité en contournant le test de langue permettrait de combler le déficit démocratique si souvent dénoncé. Les députés savent qu’une telle pétition, si elle atterrit en commission pour un débat public, ne reflétera l’opinion que de 20 % des électeurs. Il y a eu un référendum pour répondre à cette question et une réforme de la loi sur la nationalité pour assouplir ce qui pouvait l’être dans les limites du tolérable.

Sans doute assisterons-nous à un débat de plus auquel résistera vaillamment la langue nationale des Luxembourgeois.

Geneviève Montaigu

4 plusieurs commentaires

  1. Jacques Vanden Berg

    Cher Monsieur, je suis francophone de naissance et je parle déjà cinq langues. Gardez pour vous vos commentaires intolérants.

  2. Peter Heinrich

    Une peersonne qui parle trois langues est un trilingue, celui qui parle deux langues est un bilingue. Et quelqu’un qui ne parle qu’une seule langue s’appelle comment??
    Eh ben c’est un Francophone…

  3. Quel manque de respect de vouloir optenir une nationalité sans parler la langue. Ces gens n’ont en plus pas compris que la langue luxembourgeoise est un élément très important pour se sentir luxembourgeois. Le test a été facilité et honnetement avec un peu de volonté on y arrive. Et vu que le pays est tres ouvert malneureusement ce n’est qu’une histoire de tempsmavant que les lixembourgeois disparaissent ou soient en ,inorité absolue. C’est triste que cette grande ouverture et la croissance voulue absolument font qu’on en arrve là. C’etait si beaumavant. mais bon la suite n’est peut etre pas si moche. on deviendra europe?

  4. Si quelqu’un habite au Luxembourg il faut parler luxembourgeois