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Le spectre d’un «rebond significatif» du Covid-19 gagne le Luxembourg


Le moment de faire tomber le masque n’est pas encore venu pour le Premier ministre, Xavier Bettel, ni pour le reste des habitants du pays non plus, confrontés à un rebond des infections au coronavirus. (Photo : archives lq/julien garroy)

La propagation du variant Delta, plus contagieux, combinée à une baisse de la garde, notamment lors de la fête nationale, explique la hausse des infections au coronavirus. Une mise en garde est lancée.

Le Premier ministre, Xavier Bettel, est certainement la victime la plus connue du rebond des infections au coronavirus. Il se retrouve en bonne compagnie. Entre jeudi et vendredi, 136 nouveaux cas positifs ont été annoncés, faisant augmenter le bilan provisoire de cette semaine à déjà plus de 400 contaminations. Le taux de positivité reste largement au-dessus des 2 % et le taux de reproduction se rapproche même de 2 (1,84). Une personne positive risque donc d’infecter jusqu’à deux personnes supplémentaires.

Il se confirme que la fête nationale pèse lourdement dans le récent bilan. Nos confrères du Land annoncent d’ailleurs que Xavier Bettel aurait contracté le virus lors d’une virée, la veille du 23 juin, dans un local très réputé de la vie nocturne. Une dizaine de jours plus tard, la taskforce Covid-19 évoque un «potentiel rebond épidémiologique significatif».

Deux dangers guettent le pays. D’abord, la propagation du variant Delta (ou indien) du Covid-19, qui s’avère être entre 40 et 50 % plus contagieux que le variant Alpha (ou britannique), jusque-là dominant au Luxembourg. Ensuite, une baisse de la garde serait à constater avec à la clé des foyers d’infection apparus lors d’événements «supercontaminateurs». Ici, on parle non pas de stades combles à l’Euro de football, mais plutôt des rassemblements qui ont eu lieu autour de la fête nationale. La taskforce évoque le non-respect de la distanciation sociale et des gestes barrières. Sa conclusion est la suivante : «L’évolution de cette semaine des infections met en évidence le fort effet des interactions sur la dynamique de l’épidémie, malgré l’avancée de la campagne de vaccination.»

La situation globale resterait «fragile». «De nouveaux événements supercontaminateurs pourraient déclencher une nouvelle vague d’infections», mettent en garde les chercheurs dans leur rapport publié vendredi. Le «défi majeur» serait désormais de respecter à nouveau davantage les gestes barrières, distanciation incluse, et d’assurer un traçage efficace des cas contacts des personnes ayant contracté le virus. «C’est essentiel pour stabiliser à nouveau la situation et éviter une hausse des hospitalisations», souligne la taskforce. Vendredi soir, seules trois personnes étaient encore prises en charge, une de moins que la veille. Deux malades du Covid se trouvaient en soins normaux et un seul en soins intensifs. L’effet d’une hausse des infections sur les hôpitaux ne se fait cependant remarquer qu’après un délai de 10 jours. Il faudra donc attendre la semaine prochaine pour y voir plus clair.

Un serrage de vis après le 15 juillet?

Différents modèles de la propagation du virus se trouvent sur la table. Le plus «réaliste» selon la taskforce est celui qui prend en compte la poursuite à un rythme soutenu de la campagne de vaccination. Jusqu’à jeudi soir, 560 608 doses avaient été administrées au Luxembourg et 245 408 personnes disposaient d’un schéma vaccinal complet. En considérant que de nouveaux clusters vont apparaître, un pic de 360 infections par jour pourrait être atteint courant septembre. Avec une réduction des interactions sociales en plus, le pic pourrait être ramené à 150 infections par jour, toujours courant septembre. L’impact des vacances d’été reste toutefois à inclure dans les modèles.

Au plus tard vendredi prochain, le gouvernement devra décider quelles seront les restrictions sanitaires qui resteront en place, ou seront réintroduites, après le 15 juillet. Jeudi, le directeur de la Santé, le Dr Jean-Claude Schmit, a qualifié de fiable le «Covid Check» rendant possible des rassemblements sans restrictions. Le mécanisme va-t-il résister au rebond des infections?

David Marques

Le variant Delta est
désormais dominant

Le variant indien du Covid-19, rebaptisé Delta, est devenu celui qui est le plus fréquemment détecté au Luxembourg. Les séquençages réalisés lors de la semaine du 14 juin par le Laboratoire national de santé (LNS) ont permis de détecter le variant Delta dans 59,4 % des échantillons analysés. Les deux semaines précédentes, le variant B.1.617.2 avait été détecté d’abord dans 15,4 % des échantillons positifs, puis dans 30,4 % et 35 % des cas.

Le variant britannique, désormais appelé Alpha, est en net recul à 29,7 %. Lors de la semaine du 7 juin, il représentait encore 50,5 % des variants détectés au Luxembourg.

2 plusieurs commentaires

  1. Lecteur attentif

    Mauvaise photo. Bettel en 40taine !

  2. Il a laissé tomber masque et distanciation, 3 j avant positif, à party avec paulette… cf photos!

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