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Le LCGB sort la calculatrice


Le président du LCGB, Patrick Dury, n'est pas satisfait du travail du gouvernement. Et il le fait savoir. (photo Isabella Finzi)

Les vacances sont finies. Patrick Dury, président du LCGB, a sonné la fin de la récréation, mercredi, à l’occasion d’une conférence de presse, lors de laquelle il a balayé les principaux sujets de la rentrée politique.

Quinze millions d’euros. Selon le LCGB, le gouvernement économiserait cette somme sur le dos des familles. « C’est inacceptable », tonne un Patrick Dury remonté. Pour illustrer ses dires, le président du syndicat détaille, chiffres à l’appui, la nouvelle politique familiale. « À partir du deuxième enfant, les familles perdent même de l’argent », continue-t-il. La réforme prévoit une allocation familiale fixe de 265 euros par enfant qui naîtra après sa mise en application. Or une famille touchait 594,48 euros pour deux enfants et 1 033,38 euros pour trois enfants sous l’ancien régime. Désormais, elle touchera 530 euros dans le premier cas et 795 dans le second.

Soit une perte nette de 64,48 euros et 238,38 euros. Seules les familles avec un seul enfant ne seraient pas pénalisées, profitant même d’une augmentation de l’allocation de 2,52 euros. Dérisoire, selon le syndicat qui appelle le gouvernement à revoir sa copie. D’autant que la baisse de l’allocation de rentrée scolaire n’est pas non plus digérée.

Une augmentation de 18,86 % des prestations

Pour grossir le trait, le LCGB va même jusqu’à calculer les pertes pour une famille de quatre enfants, entre l’âge de 0 et 17 ans. Elles seraient de 93 435 euros, soit 26,11 % de baisse. Si ce type de foyer n’est pas le plus répandu au Luxembourg, c’est aussi celui qui a le plus besoin des aides, analyse le syndicat. « Les familles nombreuses ne doivent pas être pénalisées , continue Patrick Dury. Pour cela, il faut que le gouvernement mette en place une indexation automatique des prestations familiales et surtout qu’il augmente de 18,86 % les prestations familiales pour compenser la perte suite à la désindexation de 2006. »

Pour permettre aux allocataires de faire eux-mêmes le calcul, le syndicat a mis en place un outil sur son site, www.lcgb.lu.

Sur le front de l’emploi, le LCGB s’inquiète de la hausse de 89,69 % du nombre de demandeurs d’emploi sur une période de dix ans, alors que le nombre de postes a, lui, augmenté de 23,94 %. « Il faut créer un nouveau modèle de développement pour le pays , préconise Patrick Dury. Avec la fin du secret bancaire, le secteur va perdre de son importance et il est crucial de trouver de nouveaux débouchés. »

En attendant, la tripartite prévue pour début 2016 s’annonce déjà tendue. À moins que le dialogue social ne reprenne avant la fin de la présidence luxembourgeoise du Conseil de l’Union européenne, mais rien n’est moins sûr.

Christophe Chohin

Cargolux toujours sous tension

Le dossier Cargolux reste une des priorités du LCGB, syndicat majoritaire au sein de la compagnie de fret aérien. Patrick Dury a ainsi rendu publiques deux lettres envoyées au Premier ministre, Xavier Bettel, puis au directeur de l’Aviation civile, Pierre Jaeger. Dans le premier, daté du 18 septembre, le syndicat expose son point de vue sur la situation au sein de Cargolux. Il y dénonce la «politique de l’autruche de la direction» et son «manque de compétence».

Le directeur général de la compagnie, Dirk Reich, est la cible principale de cette lettre. Le Premier ministre a renvoyé le syndicat vers la direction de l’Aviation civile pour régler ces différends. Dans une deuxième lettre, datée du 29 septembre, le LCGB demande donc une entrevue avec Pierre Jaeger pour discuter des «problèmes de sécurité chez Cargolux». Le feuilleton est loin d’être terminé et le syndicat semble bien décidé à ne rien lâcher.

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