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L’agriculture face à la sécheresse : «2023 sera moins difficile que 2022»


Guy Feyder est président de la Chambre d’agriculture.

Sécheresse, pluie, changements climatiques… Guy Feyder, président de la Chambre d’agriculture, fait le point sur la situation à mi-saison.

Quelle est la situation de l’agriculture pour l’année 2023 au Luxembourg?

Guy Feyder : 2023 a débuté avec beaucoup de pluie. On est partis de façon un peu différente que les années précédentes, sauf 2021 qui était aussi très pluvieuse. Cette année, le printemps était peu favorable pour les semis des cultures, surtout au nord du pays. Une situation qui a eu un effet négatif sur leur qualité. Après les épisodes de sécheresse d’avril à juillet, nous avons depuis de la bonne pluie. On a compté 150 ml par mètre carré, ce qui est quand même remarquable. Je pense que cela va apaiser la fin de la saison, jusqu’à septembre et octobre.

Une pluie bénéfique mais qui peut aussi retarder les moissons?

Pour l’instant, c’est le sud du pays qui a pu moissonner plus tôt, grâce à ses cultures d’hiver. On voit que presque toutes les parcelles ont été récoltées. Pour le nord, les moissons sont plus tard vu que ce sont des cultures de printemps. Et avec la pluie, il n’y a presque rien qui a été moissonné (…). Les rendements sont, eux, assez faibles, notamment pour la partie sud. ainsi que la qualité de ces derniers. La maturation s’est faite, en effet, beaucoup trop vite, ce qui a engendré un impact sur la taille des graines (…). La pluie a aussi permis depuis quelques semaines de faire redémarrer le maïs, fortement touché par le manque d’eau. Malgré ces aléas de température, on est optimistes pour la suite de la saison. Je pense que 2023 sera moins lourd et difficile que 2022.

Avec ces aléas climatiques, les agriculteurs doivent constamment s’adapter, avec parfois des difficultés. 

Les saisons deviennent de plus en plus ingérables. Dans le passé, nous avons connu des exceptions avec des années de sécheresse et d’autres trop pluvieuses. Mais, avec les épisodes de sécheresse que nous connaissons depuis plusieurs années, les agriculteurs doivent s’adapter et gérer les complications engendrées par ces aléas. On essaie de trouver des solutions et des alternatives. C’est un travail de longue haleine qu’il faut encore développer.

Les agriculteurs sont-ils encore touchés par les répercussions de la guerre en Ukraine?

On note une normalisation plus ou moins des prix au niveau des céréales. La crise n’est plus autant présente qu’avant. Mais cela ne veut pas dire que l’on arrive à mieux gérer. Le prix élevé des engrais et du coût énergétique est toujours présent, même si le gaz a un peu baissé. Le prix des entrants reste également assez haut comme les coûts de production. Il est encore toujours difficile de se garder des marges qui nous permettent de vivre.