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L’ADR promet d’être plus offensif


Dès mardi, Gast Gibéryen a laissé le soin à Fernand Kartheiser, son successeur à la tête de la sensibilité ADR, de dresser le bilan de l'année parlementaire écoulée. (photo Fabrizio Pizzolante)

Gast Gibéryen a passé le relais à Fernand Kartheiser, désormais nouveau président de la sensibilité parlementaire. C’est donc lui qui a dressé le bilan de l’année parlementaire écoulée. Un autre style.

Député depuis 1989, Gast Gibéryen quitte la scène politique et passe sans tarder le flambeau de la présidence de son groupe à Fernand Kartheiser. L’ADR a donc un nouveau chef de file et accueillera également dans ses rangs Fred Keup à la prochaine rentrée. Dès mardi, Gast Gibéryen a laissé le soin à son successeur de dresser le bilan de l’année parlementaire écoulée.

Une année marquée par la crise du Covid-19 synonyme de perte de libertés pour Fernand Kartheiser et de non-respect de l’État de droit. «L’ADR demande que toutes les mesures qui touchent au droit constitutionnel soient adoptées à une majorité des deux tiers, alors qu’actuellement 31 députés décident des restrictions des libertés», déclare Fernand Kartheiser. Son collège Roy Reding a d’ailleurs déposé une proposition de loi dans ce sens qui demande aussi un contrôle juridictionnel par la Cour constitutionnelle.

L’ADR ne se fait pas d’illusions, d’autant que ses suggestions en rapport avec la réforme constitutionnelle et concernant le chapitre de la justice n’ont pas été retenues. «Nous avions pourtant proposé que le citoyen puisse avoir un accès direct à la Cour constitutionnelle, ce qui avait du sens, et nous voulons que le Conseil d’État examine notre proposition», poursuit le nouveau chef du groupe ADR à la Chambre.

Fernand Kartheiser passe ensuite au budget. L’ADR aimerait un retour à la normale pour conserver le triple A des agences de notation, sans quoi la place financière risque d’en pâtir. «Il nous faut un retour à une gestion saine des finances publiques», complète-t-il.

Contre l’ouverture de la police aux non-Luxembourgeois

La lutte contre le chômage des jeunes est une autre préoccupation du député et sa sensibilité parlementaire revendique une réforme en profondeur de l’école. «PISA est une catastrophe et nous voyons nos élèves qui manquent de compétences informatiques.» Et pour en revenir au Covid-19, l’ADR souhaiterait que les salles de classe soient aérées pour la rentrée de septembre afin d’éviter la propagation du virus.

Arrive ensuite le sujet de la réforme fiscale. L’ADR s’oppose à une réforme qui repose sur le choix de l’individualisation et soutient toujours son idée de subventions attribuées aux parents qui choisissent d’éduquer leurs enfants à la maison.

Sans surprise, l’ADR s’oppose à l’ouverture de la police aux non-Luxembourgeois. «Les étrangers n’ont même pas besoin de parler le luxembourgeois!», s’indigne Fernand Kartheiser. «Ceux qui veulent faire policiers prennent la nationalité avant, c’est simple», dit-il.

Dans le même ordre d’idées, il défend une politique d’intégration basée sur la langue luxembourgeoise et estime au demeurant que la politique d’intégration n’existe pas au Luxembourg. «Même l’ASTI ne parle plus d’intégration, mais de « vivre ensemble », alors que les différentes communautés vivent en réalité les unes à côté des autres», estime Fernand Kartheiser.

Les autres partis en prennent pour leur grade

L’ADR veut évoquer tous ces sujets lors d’un prochain congrès que le parti espère organiser physiquement et pas virtuellement. «Nous en profiterons pour présenter un papier sur le climat, le logement et la migration», annonce encore le député avant de se lancer dans une critique en bonne et due forme des autres partis politiques.

Pour lui, le Parti chrétien-social, principal parti d’opposition, n’a plus de direction ni de ligne politique identifiable. Il prend l’exemple des fichiers de la police qui avaient provoqué l’indignation au sein du CSV et s’étonne dès lors que ce même parti réclame une application de traçage du Covid, ce qui, pour Fernand Kartheiser, est une énorme contradiction. Le parti libéral DP, pour sa part, aurait négligé les petits commerçants en les obligeant à fermer leurs portes alors que la grande distribution a pu tourner pendant le confinement. «Ce n’était ni logique ni nécessaire d’obliger les petits commerces à cesser leur activité», juge Fernand Kartheiser.

La cible préférée du député reste le parti écolo. «Ils ont un triple problème», dit-il. La base de leur idéologie «est vivement attaquée par des déclarations récentes», observe-t-il, fustigeant le climat de peur entretenu par les verts qui n’avait pas lieu d’être, selon lui. Il y a une contestation de la base de l’idéologie verte. Il condamne encore le fait que des centaines de milliards soient consacrés à la protection du climat et s’interroge sur l’utilisation de cet argent. Ensuite, les verts ont péché en changeant leur doctrine fiscale concernant le tourisme à la pompe, dit encore Fernand Kartheiser, et surtout il condamne l’électromobilité, qui nécessite selon lui le travail des enfants au Congo qui extraient le cobalt. «L’État luxembourgeois subventionne le travail des enfants», conclut-il sur ce point.

Quant aux socialistes, le député vise en particulier le ministre de l’Économie, Franz Fayot, qu’il accuse de n’avoir aucune vision sur la diversification de l’économie du pays. Et Jean Asselborn en prend pour son grade aussi : «Nous ne sommes pas d’accord avec sa politique migratoire. Le principe de la protection internationale, nous le défendons, mais pas la migration économique à grande échelle», déclare Fernand Kartheiser.

L’ADR promet d’être offensif dans les années à venir. «Beaucoup de médias parlent de l’opposition sans parler de l’ADR et il est important qu’ils prennent en compte tous les partis d’opposition», conclut-il, avant d’inviter les représentants des médias à passer à table.

Geneviève Montaigu

 

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