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La place des femmes en question au LSAP


Agir, selon les termes de la résolution adoptée dimanche, c'est faire de la place aux femmes en politique et dans les directions, assurer une égalité de salaire encore trop disparate au Luxembourg. (Photo Julien Garroy)

Il a tellement été question, dimanche, de la place des femmes au sein du Parti socialiste que le sujet a failli faire oublier l’élection du nouveau président, Yves Cruchten, avec plus de 98% des voix.

Le thème du congrès national était tout trouvé en ce 8 mars, journée internationale des Droits des femmes. Un bureau du congrès entièrement féminin, un discours fort de la présidente de la section des femmes, Maxime Miltgen, et un président tout juste élu qui promet la parité aux prochaines législatives de 2023 avec une double tête de liste.

Dimanche, lors du congrès ordinaire du LSAP, c’était jour de fête pour l’avenir politique des jeunes femmes prêtes à s’engager. Presque de quoi faire oublier le point principal au menu des quelque 300 délégués qui ont élu un nouveau président. L’ancien secrétaire général, Yves Cruchten, seul candidat en lice, prend la relève de Franz Fayot et fait le plein des voix à plus de 98%.

Plus fort encore, l’unanimité décrochée avec la résolution présentée par Tina Koch et Maxime Miltgen en faveur de l’égalité. Si Dan Biancalana, président par intérim, avait cité le Belge Paul Magnette en avançant que «la gauche ne meurt jamais», les femmes ont démontré dimanche qu’elles étaient à même de faire renaître un parti devenu moribond.

Bien sûr, d’autres font mieux que les socialistes. Les verts, par exemple, qui ont su installer la jeune génération sur les bancs de la Chambre des députés et Maxime Miltgen, sans citer le parti écolo, y fera référence dans son discours. «Les revendications ne suffisent plus, il faut agir», prévient-elle.

«Jeunes talents»

Agir, selon les termes de la résolution adoptée, c’est faire de la place aux femmes en politique et dans les directions, assurer une égalité de salaire encore trop disparate au Luxembourg avec une différence de 5,4%, ou encore mieux concilier la vie de famille, le travail et les tâches domestiques. C’est aussi lutter contre les idées jugées rétrogrades des partis ultraconservateurs et populistes qui renvoient la femme au foyer et s’assoient sur l’égalité.

Et si tout ne va pas si mal chez les socialistes en matière de parité, Maxime Miltgen est là pour rappeler que la parité obtenue à la Chambre des députés n’est que le fruit du hasard. «Nous devons être plus conséquent et penser à la parité pour les prochaines élections législatives», soutient la jeune présidente des femmes socialistes en s’adressant directement à quelques éléphants du parti. Au chapitre des actions positives figure en bonne place l’instauration d’un quota de 40% de femmes dans les conseils d’administration que l’on doit à l’ancienne ministre Lydia Mutsch.

Les femmes se sont senties soutenues dimanche. Dans la discussion, quelques délégués ont apporté de l’eau au moulin en prônant la semaine de 38 heures ou encore le télétravail, des mesures visant à faciliter la conciliation vie professionnelle/vie familiale. Reste à convaincre les femmes de s’engager en politique et c’est une préoccupation du nouveau président, Yves Cruchten. Fraîchement et brillamment élu, Yves Cruchten compte sur les «jeunes talents» pour requinquer le parti et préparer déjà les prochaines élections communales. Il y pense très fortement alors que le LSAP n’avait pas réussi à présenter de liste dans cinq communes à la proportionnelle. «Il n’y a pas que Esch et Luxembourg qui comptent même si nous sommes assurés de reconquérir Esch vu que l’actuelle équipe ne s’en sort pas», avance même le nouveau président.

«Je ne vous promets pas de miracle, mais nous allons nous donner à 110% pour que le LSAP retrouve sa place», conclut-il.

Geneviève Montaigu

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