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La CGFP met un petit coup de pression


La CGFP s'attend à une salle comble en début de soirée pour mettre la pression sur le gouvernement. (photo archives LQ)

Ce jeudi soir, le syndicat de la fonction publique manifeste pour dire stop. La CGFP estime avoir été suffisamment visée par les mesures d’austérité. Le gouvernement lui a donné des assurances, pourtant.

Il est beaucoup question des primes que touchent les fonctionnaires et qui sont pléthore au point de forcer le gouvernement à en faire une analyse. Alors que les agents du SREL ont vu un mois de prime d’astreinte disparaître de leur traitement annuel, la CGFP craint que cette mesure crée un précédent. Le ministre Dan Kersch l’a pourtant rassurée sur ce point.

Personne au sein de la Chambre des députés n’avait envie de bloquer tout le projet de réforme du SREL à cause d’une prime. Même le CSV a voté pour, tant il était urgent de doter le pays d’une nouvelle loi sur le Service de renseignement de l’État. Mais pour la CGFP, cette fameuse prime se trouve encore au centre d’une conciliation dont la Chambre des députés a fait fi au moment d’approuver le texte.

Le syndicat de la fonction publique va donc manifester son mécontentement ce jeudi soir à 18  h au Parc Hôtel Alvisse de Dommeldange pour dire son ras-le-bol. Il ne s’agit pas seulement de se battre pour une prime d’astreinte ramenée à onze mois au lieu de douze, mais de montrer les dents quand le gouvernement vise toujours les mêmes. La fonction publique estime avoir largement participé à l’assainissement des finances publiques en acceptant de différer de deux ans l’application de l’accord salarial et ses 2,5  % d’augmentation du point indiciaire.

Les fonctionnaires ont suffisamment donné, claironne le syndicat qui rappelle que le gouvernement s’est également attaqué aux logements de fonction, au trimestre de faveur, aux frais kilométriques et maintenant, il veut toucher aux primes. Sauf que le ministre de la Fonction publique leur a déjà fait savoir qu’il n’était pas dans l’intention du gouvernement de toucher aux primes actuellement.

Une prime de 200 ou 300  euros par an

Certes, il y a bien eu la prime d’astreinte des agents du SREL payée dorénavant onze mois et non plus douze. Ce n’est pas une somme énorme, quelque 200 ou 300  euros par an et par agent. C’est à peine s’ils le sentiront passer car les primes diverses et variées que touchent les fonctionnaires du SREL, du portier au directeur, se situent annuellement entre 22 000 et 27 000  euros.

« C’est peut-être peanuts, mais additionné aux autres mesures qui touchent exclusivement la fonction publique, ça commence à faire beaucoup. Nous en faisons une question de principe », indique-t-on du côté de la CGFP.

Le syndicat de la fonction publique a pourtant reçu des assurances de la part du ministre de tutelle, Dan Kersch. Si le Conseil d’État venait à exiger l’abolition du douzième mois de la prime d’astreinte pour l’ensemble de la fonction publique, alors elle serait compensée par une augmentation mensuelle du point indiciaire.

Contacté mercredi par le Quotidien , le ministre Dan Kersch a démenti formellement vouloir supprimer le douzième mois de cette prime d’astreinte qui n’a pourtant pas lieu d’être aux yeux du Conseil d’État, dans la mesure où les fonctionnaires bénéficient d’au moins un mois de vacances dans l’année. « Cette mesure imposée par le Conseil d’État pour les agents du SREL ne créera pas de précédent », insiste Dan Kersch.

Il ne sera pas question de discuter des primes dans les actuelles négociations sur le nouvel accord salarial dans la fonction publique. Le gouvernement attend les résultats d’une analyse qui doit recenser toutes les primes qui existent dans la fonction publique. Et il y en a «un très grand nombre», reconnaît-on du côté de la CGFP.

Le gouvernement ne touchera pas aux primes

Il est hors de question pour le gouvernement de toucher à la prime de risque par exemple, mais il se réserve le droit d’apprécier l’octroi d’une prime informatique qui est toujours perçue 30  ans après l’introduction des ordinateurs dans le quotidien du monde du travail. Le fait est que cette analyse ne sera pas livrée avant la fin des négociations en cours et que le sujet des primes ne sera pas d’actualité dans le nouvel accord salarial.

« Si la CGFP manifeste pour dire au gouvernement de ne pas toucher aux primes, ce n’est pas nécessaire, car la décision de ne pas y toucher a déjà été prise », rappelle Dan Kersch.

Mais la CGFP met un petit coup de pression. Les négociations sur le nouvel accord sont en cours et le syndicat ne manquera pas de rappeler au gouvernement la bonne santé des finances publiques qui n’appelle à aucune autre mesure d’austérité. Bien au contraire.

Geneviève Montaigu

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