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Insécurité dans le quartier Gare : la majorité dans le viseur


L'action et la communication de la bourgmestre Lydie Polfer reste contestées (Photo : fabrizio pizzolante)

Les réactions politiques pleuvent à la suite de la réunion publique organisée mercredi soir : la Gauche pointe l’immobilisme du DP, tandis que le CSV veut en faire un sujet national pour attaquer la politique gouvernementale.

Près de 350 riverains des quartiers de la Gare et de Bonnevoie ont participé mercredi soir à une rencontre avec les autorités organisée par la Ville de Luxembourg sur le sujet de la criminalité. Mais ni le ministre de la Sécurité intérieure, Henri Kox, ni les représentants de la police grand-ducale et du parquet, n’ont pu calmer la colère des citoyens et pour cause : ils ont comme une impression de déjà-vu.

Un sentiment général de lassitude partagé par le chef de file des socialistes au conseil communal, Gabriel Boisanté, qui vit à Bonnevoie : «Beaucoup de gens ne sont pas venus parce qu’ils considèrent que ça ne sert plus à rien», confie-t-il. «La Gare est désormais un quartier désert avec plus de 40 % de cellules commerciales vides, aucune offre culturelle, pas de club sportif ni mouvement associatif pour faire vivre le quartier.»

Pour lui, le débat s’est focalisé sur la répression, alors qu’il y a d’autres mesures à prendre : «Toutes les grandes villes qui sont venues à bout de la criminalité aux abords de leurs gares ont misé sur l’éclairage, l’urbanisme, la gestion des flux de circulation, l’installation de commerces, d’offres culturelles et sportives», explique le patron du Paname, place de Paris, qui tire à boulets rouges sur le DP.

«Quand ça fait des décennies qu’on est à la tête de la capitale, on ne peut pas juste déplorer ce qui se passe en se défaussant sur le ministre : on doit reconnaître qu’on a échoué. Mais ça nécessite un peu de courage politique», conclut-il.

Pourtant, c’est sur cet axe que la majorité DP-CSV compte bien poursuivre, confortée par les prises de parole des riverains mercredi soir : «Les échanges ont clairement montré que les habitants attendent davantage de présence et de visibilité policière, de jour comme de nuit», estime le premier échevin chrétien-social, Serge Wilmes.

«Et ils se montrent plus que sceptiques face au projet de Platzverweis allégé (NDLR : le droit pour un policier d’expulser momentanément un individu d’un lieu donné) annoncé par le ministre Kox», note-t-il, insistant sur le fait que la Ville se joint aux revendications des habitants.

Idem pour la suite à réserver au gardiennage privé : la majorité dit maintenant «attendre l’action du ministre» pour aviser, alors qu’elle avait précédemment annoncé qu’elle se rangerait à l’avis des riverains. Problème : comme le souligne François Benoy, chef du groupe des verts à la commune, quasiment personne n’y a fait référence mercredi soir, preuve selon lui que ce n’est pas une solution.

La majorité «élude les vraies questions»

D’ailleurs, pour déi gréng, l’insécurité n’est que la pointe de l’iceberg des problèmes à la Gare, et la majorité se retranche volontiers derrière la criminalité pour «éluder les vraies questions». Celle de la décentralisation de la salle de shoot Abrigado dans d’autres quartiers voire ailleurs dans le pays, par exemple :

«J’ai parlé à de nombreux experts et tous s’accordent sur le fait que la structure existante est trois à quatre fois trop grande pour le quartier», indique le député et conseiller communal, qui plaide pour le développement du housing first (NDLR : l’accès immédiat au logement pour les personnes sans abri) et des offres d’accueil sans condition destinées aux toxicomanes.

Les propositions de déi Lénk vont dans le même sens, et le parti ne se prive pas d’épingler, lui aussi, l’immobilisme des libéraux dans cette situation devenue inextricable. Quant au CSV, dont le président Claude Wiseler a assisté à la réunion publique, il surfe sur la vague pour attaquer directement le gouvernement : les chrétiens-sociaux demandent au président de la Chambre des députés de convoquer d’urgence une réunion des commissions de la Sécurité intérieure et de la Justice, en présence des ministres concernés, les verts Henri Kox et Sam Tanson.

Cette réunion publique a attiré moins de monde que les dernières qui avaient réuni 600 personnes.

Un commentaire

  1. Lydie se fout des gens, elle colle juste à sa chaise, à liquider !

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