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Former les prisonniers : «un objectif»


L’an passé, 264 apprenants, dont 25 femmes et 239 hommes étaient inscrits aux cours organisés par le SFA au centre pénitentiaire à Schrassig. (Photo : archives LQ/Alain Rischard)

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse, Claude Meisch, détaille les offres de formation au sein des centres pénitentiaires.

«Dehors, les détenus n’ont plus rien.» Dans Le Quotidien du vendredi 10 septembre dernier, L’ASBL Eran, eraus…an elo? lançait notamment un appel à «investir dans le capital humain, pas dans des murs» des prisons. Dans le même ordre d’idées, les députées déi Lénk, Myriam Cecchetti et Nathalie Oberweis, ont voulu, via une question parlementaire, en savoir plus sur les offres de formation qualifiante pour les prisonniers.

«Une formation de bonne qualité doit faire partie du programme et des offres de tous nos centres pénitentiaires, ceci dans l’intérêt de l’intégration sociale des détenus, soit au marché du travail, soit dans la poursuite des études entamées», affirme en préambule Claude Meisch dans sa réponse avant de préciser que la formation dans les centres pénitentiaires est désormais entièrement confiée au Service de la formation des adultes (SFA) du ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse (MENJE). «Les cours d’enseignement et de formation dispensés aux prévenus et détenus sont individualisés, adaptés à leurs facultés, leurs besoins et leurs intérêts, indique le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse. L’enseignement individualisé est organisé à la suite d’une appréciation de la situation scolaire et des compétences du prévenu ou du détenu et à un entretien d’orientation. Les formations s’orientent donc suivant les capacités et les ambitions des détenus apprenants. Chaque formation a l’intention d’être qualifiante et d’aboutir à l’obtention d’une attestation de participation, d’une certification des performances, voire d’un certificat.»

Parmi les offres à destination des prévenus et détenus, le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse distingue : la formation de base (lecture, écriture, calcul), l’alphabétisation et l’apprentissage de langues; la deuxième voie de qualification, essentiellement en vue du niveau des ES (enseignement secondaire), mais également en vue de tout autre niveau scolaire; la formation professionnelle, le cas échéant en vue de l’obtention d’un CCP (certificat de capacité professionnelle) ou d’un DAP (diplôme d’aptitude professionnelle), mais également au niveau de l’insertion professionnelle ou en vue de la certification de certains modules d’une formation en tant qu’unités capitalisables; des cours d’intérêt général, par exemple dans les domaines des arts, des sciences humaines, des sciences naturelles ou de la citoyenneté.

Près de 400 apprenants

Claude Meisch passe aux chiffres. Au cours de l’année scolaire 2020/2021, 264 apprenants, dont 25 femmes et 239 hommes étaient inscrits aux cours organisés par le SFA au centre pénitentiaire à Schrassig. Le centre pénitentiaire à Givenich recensait 121 apprenants, dont 11 femmes et 110 hommes. Trois détenus ont suivi une formation pratique au CPL, à savoir une formation en tant que relieur, peintre et garagiste et deux détenus doivent encore écrire une lettre de motivation afin de pouvoir commencer leur formation. Deux détenues ont obtenu un certificat «Initiation à la couture»; trois détenus ont obtenu un certificat «Initiation à la reliure»; deux détenus ont obtenu un certificat «Aide menuisier»; un détenu a obtenu un certificat «Initiation à l’électricité».

Six détenus ont profité de la 2e voie de qualification visant la voie de préparation SP (voie de préparation de l’enseignement secondaire général) ou SPF (voie de préparation de l’enseignement secondaire général – langue véhiculaire française). Par ailleurs, en collaboration avec le Centre national de formation professionnelle continue (CNFPC), le SFA a organisé une formation «conducteur chariot élévateur». Vingt-six détenus y ont participé dont 18 ont réussi, et ont ainsi obtenu le certificat de formation et de l’attestation de conduite en sécurité d’un chariot élévateur frontal. Toujours en collaboration avec le CNFPC, une formation «débroussailleuse» a été organisée.

Le ministre ajoute que des formations «hygiène en cuisine», «permis de conduire», «travail forestier»…. ont aussi été dispensées. Des cours à distance peuvent également être suivis par les prisonniers. Claude Meisch annonce que «l’administration pénitentiaire et le Centre de gestion informatique de l’éducation (CGIE) et le SFA étudient actuellement la possibilité de mettre en place un accès contrôlé à internet pour les détenus et étudie pour cela les moyens mis en place à l’étranger».

Le ministre de l’Éducation nationale, de l’Enfance et de la Jeunesse conclut en insistant «sur le fait que la mise en place de moyens nécessaires à garantir un emploi et une formation, voire une formation professionnelle aux personnes détenues, indépendamment de leur genre et conformément aux exigences des règles pénitentiaires européennes, est un objectif auquel le Luxembourg déploie bien volontiers ses efforts».

LQ

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