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Fin du congé collectif dans le bâtiment : la pétition fait un flop


C'est Robert Dennewald, ancien président de la Fedil et patron des Chaux de Contern, qui avait déposé la pétition appelant à la fin du congé collectif dans le secteur du bâtiment et du génie civil. (photo Editpress/Alain Rischard)

Il n’y aura pas de débat à la Chambre des députés sur la fin du congé collectif. La pétition introduite par Robert Dennewald n’a pas décollé.

La pétition était ouverte aux signatures jusqu’au 3 avril, et c’est-à-dire mercredi. Mardi matin, elle n’avait obtenu que 811 signatures et c’est bien faible, eu égard aux 45 000 salariés occupés dans le secteur de la construction.

C’est Robert Dennewald, ancien président de la Fedil et patron des Chaux de Contern, qui l’avait déposée, et depuis le 21 février, elle attendait les signatures. Le ministre du Développement durable, François Bausch, avait lui aussi remis en question le congé collectif devant les entrepreneurs du pays. Il n’en fallait pas moins pour faire bondir l’OGBL.

«Notre pays fait face à un volume de chantiers de construction publics et privés en augmentation constante. Le fait d’imposer un congé collectif en été diminue la capacité de production de façon importante. La loi interdit aux entreprises de travailler pendant trois semaines en plein été, pendant lesquelles les conditions climatiques sont optimales pour un secteur fortement tributaire des conditions météorologiques», plaidait Robert Dennewald dans le texte de la pétition.

Sa motivation? «Augmenter la capacité de production du secteur de la construction et du génie civil. Raccourcissement du délai des grands chantiers d’infrastructures essentiels pour le développement du pays. Libéralisation du marché du travail en permettant aux entreprises et aux salariés de prendre leurs congés selon leurs besoins. Augmentation sensible de la production du secteur avec un effet positif sur notre produit intérieur brut.» Des intentions qui n’ont pas séduit. En dépassant à peine 800 signatures, on peut parler d’un flop, alors que pour Robert Dennewald, le congé collectif était une aberration.

L’OGBL avait vertement tancé le ministre Bausch

Pour les salariés, ces congés collectifs sont au contraire une aubaine. Les Portugais, qui sont majoritaires dans ce secteur, en profitent généralement pour aller rendre visite à leurs proches avec leurs enfants. Pour les riverains des chantiers, ce sont surtout trois semaines de calme complet en plein été. L’année dernière, les congés collectifs s’étalaient du 27 juillet au 19 août en été et du 22 décembre au 9 janvier pour les congés d’hiver. À chaque fois, les salariés pouvaient profiter des jours fériés pendant ces périodes pour rallonger le séjour.

L’OGBL, syndicat largement majoritaire dans le secteur de la construction, avait vertement tancé le ministre Bausch, qui se montrait favorable lui aussi à la fin de ces congés collectifs et se devait de rappeler à Robert Dennewald qu’il ne s’agissait pas d’une loi mais d’une disposition de la convention collective sectorielle négociée entre syndicats et patronat, jamais remise en cause lors des négociations.

Il existe néanmoins des dérogations au congé collectif, notamment pour les travaux de réparation dans les écoles, dans les usines pendant les arrêts de la production ou pour des travaux considérés urgents par une commission ad hoc. Celle-ci est composée de deux représentants des syndicats contractants, deux représentants des employeurs et un représentant de l’Inspection du travail et des mines et est seule compétente pour accorder les dérogations. La nouvelle période de congé fixée doit comporter un nombre de jours égal à celui de la période officielle. Pour le fonctionnement des chantiers autorisés pendant les périodes de congé collectif, l’entreprise doit recourir aux volontaires.

Geneviève Montaigu

 

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