Accueil | Politique-Société | Étudiants, «il faut oser»!

Étudiants, «il faut oser»!


Les organisateurs de la 32e REE accueillant le Premier ministre, Xavier Bettel, à son arrivée, lundi. (photo Isabella Finzi)

La Chambre de commerce a accueilli lundi la Rencontre entreprises-étudiants (REE). L’occasion, chaque année, pour les étudiants en droit et économie de rencontrer leurs futurs employeurs.

Décrocher un stage, trouver le job idéal ou encore réussir son entretien d’embauche : tels sont quelques-uns des domaines auxquels la traditionnelle Rencontre entreprises-étudiants veut préparer les jeunes juristes et économistes désireux de trouver un emploi au Luxembourg. Organisée par l’Association nationale des étudiants en sciences économiques et commerciales (Anesec), en partenariat avec l’Association nationale des étudiants luxembourgeois en droit (Aneld), l’édition 2015 de la REE a réuni quelque 22 exposants dans les locaux de la Chambre de commerce, lundi après-midi, au Kirchberg, dont les plus grands acteurs de la Place.

Parmi les orateurs, le Premier ministre, Xavier Bettel, l’ancien ministre et actuel juge à la Cour de justice de l’Union européenne, François Biltgen, et Marc Hostert, chef de cabinet à la Cour des comptes européenne. Dans son allocution, Marc Hostert a d’abord tenu à féliciter «comme un père» les étudiants présents «d’être sur la bonne voie», puis a partagé avec eux sa vision de l’UE, menacée par un «désintérêt» grandissant.

Développer les niches de compétences

Et de mettre en garde contre le retour des extrêmes politiques, en citant en exemple la France et l’Espagne. L’Europe de Marc Hostert se caractérise par un paradoxe, celui d’être le plus grand territoire de liberté, mais qui en même temps serait menacé de «troubles sociaux considérables».

Concernant le Luxembourg, Marc Hostert a estimé qu’il faudra procéder à un changement de paradigme, afin de rendre son économie plus durable. De droits souverains, le Luxembourg devra se concentrer à l’avenir sur le développement de niches de compétences. Il a également mis en garde contre les «opportunités perdues et oubliées» du Luxembourg et son «agenda caché» : le vieillissement de sa population, le problème de la proximité des services et un marché de l’emploi davantage concentré sur la main d’œuvre frontalière que la lutte contre le chômage local.

François Biltgen, lui, s’est servi de son intervention pour revenir sur son propre parcours de juriste. Initialement attiré par l’histoire, l’ancien ministre CSV a décrit les études de droit comme l’apprentissage de principes fondamentaux. Celui qui en 1999 fermera son étude à Esch-sur-Alzette pour entrer au gouvernement de Jean-Claude Juncker a conseillé aux étudiants de considérer le droit comme un savoir-faire de base et de chercher à se spécialiser dans un domaine par la suite. Surtout, de s’intéresser aux systèmes de droit étrangers, dont l’étude peut se révéler très utile à l’ère de la globalisation et des parcours transfrontaliers.

Xavier Bettel, qui aura pris la parole en dernier, a souhaité aux étudiants qu’ils sachent prendre des décisions au cours de leur jeunes vies. «C’est très grave, lorsqu’étudiant vous ne savez pas quoi faire de votre vie», a-t-il déclaré. Et de faire le parallèle avec la vie de politique : «Il faut savoir prendre des décisions et devenir impopulaire», ce qui se serait «produit» dans son cas, a reconnu le Premier ministre. Avant de marteler que l’essentiel pour lui, c’est qu’«il faut oser».

Frédéric Braun

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.