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Dérèglement climatique : le temps est compté


Vagues de chaleur ou inondations hors norme : les effets du dérèglement climatique sont déjà visibles au Luxembourg. (illustration Editpress)

Le temps est désormais compté si l’on veut limiter le réchauffement climatique et ses conséquences dramatiques, selon un rapport d’experts internationaux remis à la veille d’un sommet au Luxembourg réunissant les ministres européens de l’Environnement.

Le rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) mandaté lors de la COP21 de Paris sur les conséquences d’un réchauffement climatique à 1,5°C est tombé lundi et il risque de faire mal à tous ceux qui souhaitent encore pratiquer la politique de l’autruche.

«Le changement climatique est là. La surface de la Terre devient de plus en plus chaude et les émissions de CO2 dues à l’activité humaine ne cessent d’augmenter malgré l’accord de Paris», a fait savoir le Dr Paolo Bertoldi, l’un des coauteurs du rapport, invité à Luxembourg à la conférence de presse menée par la ministre de l’Environnement, Carole Dieschbourg, et le secrétaire d’État au Développement durable et aux Infrastructures, Claude Turmes.

«Nous sommes actuellement à 1°C au-dessus des températures de l’ère préindustrielle. L’impact du réchauffement sur notre planète est déjà visible, avec des catastrophes naturelles plus fréquentes et plus intenses. Ce sera pire avec un réchauffement à 1,5°C, mais cela restera gérable. À 2°C, la situation s’aggravera encore, surtout pour les plus pauvres. Mais si nous allons jusqu’à 3°C, les conséquences seront très sérieuses, avec une perte en biodiversité et des coûts très élevés», a alerté l’expert.

Afin de ne pas atteindre ce seuil fatidique, il n’y a d’autre solution que d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050, c’est-à-dire zéro émission de CO2.

Mais pour cela, tout est à revoir, a prévenu Paolo Bertoldi : «Notre mode de transport, notre mode d’exploitation des sols, notre façon de consommer… C’est un changement global de toute la société qui doit s’opérer et qui doit être impulsé par des décisions politiques immédiates. Il faut aussi aider les pays du Sud à se développer de façon durable.»

L’industrie automobile doit s’activer

Un changement qu’essaie d’amorcer le gouvernement luxembourgeois par le biais d’un certain nombre de mesures, principalement en termes de mobilité durable (en développant le tram, les pistes cyclables et en rénovant le chemin de fer) ou de développement des énergies éolienne («triplée sous la législature») et photovoltaïque.

Le ministère du Développement durable assure ainsi que «d’après les dernières estimations, le pays va être en mesure de respecter ses obligations en matière d’émissions CO2 pour 2020», tout en reconnaissant que «des efforts supplémentaires restent nécessaires». En particulier dans le domaine de l’agriculture, qui doit s’orienter vers des pratiques plus durables, ou avec l’économie circulaire, qui doit être encouragée dans le domaine de l’industrie et des petites et moyennes entreprises.

Mais un secteur en particulier provoque l’ire de Claude Turmes : l’industrie automobile, qui devait d’ailleurs être au cœur des discussions entre les ministres européens réunis ce mardi à Luxembourg.

«L’industrie automobile, surtout européenne, n’a pas fait ce qu’elle aurait dû faire. Moi, ça me navre que les voitures électriques les plus performantes soient américaines ou chinoises. Où sont les produits de l’industrie automobile européenne ? Heureusement, la France bouge un peu avec la Zoé de Renault, mais l’Allemagne, avec ses constructeurs de limousines, n’a pas bougé. J’espère qu’avec la nouvelle réglementation européenne, cela va changer. Cette réglementation est extrêmement importante pour forcer l’industrie automobile à faire des moteurs thermiques plus efficients et pour accélérer l’électromobilité», a déclaré le secrétaire d’État qui a, par ailleurs, annoncé que le Grand-Duché serait doté d’ici la fin de l’année prochaine de 1 800 prises rapides dans le domaine public pour charger les voitures électriques. À celles-ci s’ajouteront celles d’investisseurs privés tels que des chaînes de supermarchés. «Nous disposerons d’une densité inégalée au niveau européen», s’est réjoui Claude Turmes.

Tatiana Salvan

Un commentaire

  1. L’homme est totalement impuissant devant la nature. Dans le passé, avec zéro voiture et peu d’humains sur terre, il a fait très chaud -plus qu’aujourd’hui- vers l’an mille et très froid (petit âge glaciaire) au XVIIème siècle.
    Dans 100 ans peut-être fera-t-il plus chaud ou plus froid qu’aujourd’hui.
    Nul ne le sait et surtout pas le GIEC.

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