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Déconfinement : la feuille de route du parti d’opposition CSV


Le président du CSV exige du gouvernement «d'être intégralement transparente et adopter une communication bien clarifiée». (Photo d'archives : Julien Garroy).

Le principal parti d’opposition a présenté douze mesures «concrètes» qui devraient s’inscrire dans une stratégie de déconfinement empreinte de «perspectives humaines».

Réunis lundi au Cercle Cité de Luxembourg, le président et la cheffe de la fraction parlementaire du Parti chrétien-social populaire (CSV), Frank Engel et Martine Hansen, ont revendiqué l’établissement d’une feuille de route cohérente, relative à une stratégie de sortie progressive du confinement. «Cela devra se faire de manière entièrement transparente, concrète et selon un traitement égal de tous les acteurs. De plus, il faudra que cette feuille de route ait un caractère résilient afin que l’économie, actuellement en crise, redémarre. Nous revendiquons également une loi Covid-19 qui soit équilibrée», estime la cheffe de l’opposition au Parlement, Martine Hansen.

Dans ce contexte général, le CSV appelle le gouvernement à trouver le juste milieu entre les notions de sécurité sanitaire et de libertés individuelles, tout en se montrant quelque peu fataliste face au fait accompli : «Il faudra vivre avec le virus», a rappelé la cheffe de file du CSV à la Chambre.

«Des mesures basées sur la proportionnalité»

Cette feuille de route devra, entre autres, «être intégralement transparente et adopter une communication bien clarifiée», selon le président du parti CSV, Frank Engel. En outre, le Parti chrétien-social anticipe le retour, progressif, des libertés de déplacement, uniquement à la condition que les chaînes de transmission du virus soient «améliorées». Pour ce faire, le parti propose de se pencher sur un «juste milieu entre sécurité sanitaire et protection des données, sous forme de mesures basées sur la proportionnalité», tout en évoquant une hypothétique future application de traçage numérique, qui devra toutefois être mise en œuvre sur la base du volontariat et de l’anonymat. «Un tel système de traçage, uniformisé au niveau de l’UE, devra pouvoir être atteint», a souligné Frank Engel. «Sans oublier de miser sur une pratique intégrale de tests et sur un plan ambitieux concernant la disponibilité ainsi que la répartition des masques de protection», a encore relevé le président du parti. En ce sens, le CSV revendique des lignes directrices et une stratégie centrale d’achat, de production et de distribution de masques.
Au nom du principe de la liberté individuelle de circulation des personnes, les chrétiens-sociaux se veulent catégoriques : «Sans frontières ouvertes, ni l’Europe ni notre Grande Région n’ont d’avenir», souligne Frank Engel en ajoutant que ce principe ne doit pas uniquement être valable pour les travailleurs, mais également pour les visites d’amis et de membres de la famille au sein de la Grande Région.

«Les petites entreprises doivent vite rouvrir»

Les communes du pays devront, quant à elles, «pouvoir bénéficier d’un meilleur soutien administratif et de plus de ressources financières», car, selon Frank Engel, «le ministère de l’Intérieur a, depuis longtemps, manqué à son devoir de soutien des communes. Mais, fort heureusement, le Syvicol est là.» Face à la crise économique découlant de la crise sanitaire, le principal parti d’opposition défend une égalité de traitement entre petites et grandes entreprises et revendique que «les petites entreprises puissent rouvrir rapidement, après sept semaines de fermeture imposée, sinon la crise engendrera une concurrence déloyale», dixit Martine Hansen.
En ce qui concerne le volet social, le CSV de Frank Engel estime que «l’avenir dépendra de la manière dont nous gérerons l’impact social de la crise. De plus, la stratégie de sortie doit être élaborée avec tous les partenaires sociaux.» De manière plus générale, le CSV est d’avis que la crise ne doit pas creuser encore davantage les inégalités sociales. Pour ce qui relève de l’agriculture et de la viticulture, la députée Martine Hansen estime qu’il faut repenser la sécurité alimentaire de manière plus régionale afin de pouvoir compter sur une agriculture durable.
Au niveau du domaine de la santé, Martine Hansen prône, entre autres, «une revalorisation des professions d’infirmière et de santé» et juge que «nos hôpitaux ont besoin de normes uniformes en termes de nomenclatures, celles en vigueur devant être rapidement réformées». Vis-à-vis des personnes âgées, le CSV revendique notamment la mise en place de lignes directrices nationales contraignantes pour une extension du droit de visite dans les maisons de soins et les maisons de retraite.
Enfin, par rapport à la rentrée des classes terminales dans les lycées, qui a eu lieu hier, la députée Martine Hansen a estimé que la préparation de cette rentrée avait été faite à la hâte : «Il y a plus de questions que de réponses», a-t-elle indiqué en évoquant une communication commune des syndicats des enseignants faisant état que la rentrée des classes était sujette à des risques sanitaires et que le personnel enseignant ne pouvait garantir toutes les consignes de sécurité. La cheffe du groupe parlementaire estime, ainsi, que le ministre de l’Éducation nationale n’a pas pris de décisions en commun accord avec les différents acteurs impliqués, mais qu’il aurait plutôt agi de façon unilatérale…
Tous ces commentaires et doléances devront, selon les deux cadres du CSV, permettre d’appréhender «la vie en présence du virus, dans le cadre de notre avenir au Luxembourg», et en vue de retrouver, à terme, «une forme de vie sociale normale».

Claude Damiani

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