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CSV : Engel a demandé pardon


Frank Engel, désavoué samedi par son propre parti, a fait son mea-culpa mardi soir devant les membres du comité national. L'avenir programmatique du CSV reste en gestation. (photo archives LQ/Tania Feller)

La réunion de crise du comité national du CSV mardi soir a permis au président Frank Engel de s’expliquer sur sa revendication de taxer plus fortement la fortune. Le temps des cavaliers seuls serait désormais révolu.

Les ténors du CSV avaient décrété le silence radio. Pas de communication officielle, pas de point presse, pas d’interviews. Mais selon les échos que nous avons pu obtenir, la réunion de crise du comité national du Parti chrétien-social, convoquée d’urgence et organisée mardi soir par visioconférence, s’est déroulée sans coup de gueule majeur. Dos au mur après avoir fait cavalier seul sur la taxation de la fortune, le président Frank Engel semble donc avoir réussi à calmer momentanément les ardeurs.

«Il a compris que sa façon d’agir était malheureuse. Il a présenté des excuses», nous confie une source. Frank Engel serait tombé dans un piège qui était à éviter en cette période de trêve estivale. Les médias ne se seraient pas privés de «s’acharner» sur les propos du président, qui auraient également été «sortis de leur contexte». Le manque de clairvoyance du président et l’absence de communication en interne auraient finalement mené à la cacophonie à laquelle s’est exposé le CSV ces derniers jours.

Pour rappel : Frank Engel avait évoqué dans un entretien accordé à nos confrères de Reporter.lu la nécessité de réintroduire un impôt sur la fortune et de réfléchir à une imposition du droit de succession en ligne directe. Une taxe sur les transactions financières a également été évoquée dans cette interview ayant amené le CSV à prendre ses distances avec son président. Samedi, un bref communiqué était venu souligner que la position du parti sur la politique fiscale n’avait pas bougé d’un iota. En d’autres termes : il est hors de question d’imposer plus lourdement la fortune.

Rendez-vous le 17 octobre

Mardi soir, Frank Engel a tenu à présenter le fond de sa pensée. Le comité national du CSV compte 37 membres. Ceux qui ont participé à la visioconférence ont pu s’exprimer un à un. Le calme aurait régné. A priori, aucun règlement de compte n’est venu émailler cette réunion de crise. Une des conclusions est la promesse du président de coopérer plus étroitement avec les différentes instances du parti, y compris le groupe parlementaire. Les députés chrétiens-sociaux, emmenés par Martine Hansen, avaient sonné la révolte samedi matin.

Le prochain moment de vérité pour Frank Engel sera le congrès national du CSV, fixé au 17 octobre. L’élection présidentielle ordinaire n’est cependant fixée qu’au printemps 2021. Une démission du président pourrait venir chambouler ce calendrier. Cette option avait toutefois été écartée dès lundi par le principal intéressé. «Un monde de fou. On revendique ma démission car j’ai suivi la doctrine sociale catholique. Et le programme directeur de mon parti», s’était indigné Frank Engel sur Facebook.

Selon les statuts du CSV, le comité national «analyse la situation politique et prend position en accord avec les lignes directrices du programme et les résolutions en vigueur». L’instance n’a pas le pouvoir de faire chuter le président du parti.

En attendant le prochain congrès, plusieurs groupes de travail vont continuer de se pencher sur la programmatique du CSV en vue des élections législatives de 2023. Cet exercice s’est accéléré après la sortie chahutée de Frank Engel.

David Marques
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