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Rentrée scolaire : notre entretien avec Claude Meisch


«Preuve de son engagement, l'État a recruté 174 professeurs, instituteurs, éducateurs et autres psychologues pour la rentrée», indique le ministre de l'Éducation nationale, Claude Meisch. (photo Fabrizio Pizzolante)

À J-1 de la rentrée scolaire, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, revient sur le conflit social des derniers mois et aborde les défis de demain. L’accord arraché fin juillet aux syndicats permet au ministre et aux établissements scolaires d’aborder la rentrée scolaire 2015 avec une certaine sérénité.

Le Quotidien : Après cette année scolaire quelque peu mouvementée, avez-vous passé de bonnes vacances?

Claude Meisch : Oui. Je suis parti en famille à divers endroits et j’en ai aussi profité pour faire du sport. J’ai même perdu quelques kilos! Bref, je me suis bien reposé.

Êtes-vous parvenu à vous « déconnecter » de votre quotidien de ministre?

On ne peut jamais déconnecter complètement en tant que ministre, mais j’ai eu le temps de réfléchir et de me projeter vers l’année scolaire qui se profile. Autant sur les dossiers importants, auxquels je m’attaquerai, que sur le dialogue à entretenir avec les différents partenaires : enseignants, parents et élèves. Il s’agira également de voir comment convaincre le public de la politique globale d’éducation qu’il va falloir mener.

Avec le recul, comment analysez-vous les derniers mois durant lesquels la situation s’est durcie entre votre ministère et les syndicats?

Je constate que nous sommes finalement parvenus à trouver un accord. Celui-ci satisfait le gouvernement, car il lui permettra, durant les prochaines années, d’investir dans la qualité scolaire, tout en réalisant des économies d’un ordre similaire à celles initialement prévues, dans le cadre de son paquet d’avenir.
D’un autre côté, les syndicats ont accepté les propositions mises sur la table, parce que le ministère a compris ce qui les gênait. Si je devais avoir un seul regret, c’est que durant toute cette année où le débat était porté sur la place publique, le pays a un peu eu l’impression qu’on ne faisait rien d’autre. Et que les autres dossiers étaient donc occultés.

L’éducation est donc une priorité?

Pour cette rentrée, l’État a recruté 174 fonctionnaires supplémentaires : des professeurs, instituteurs, éducateurs, pédagogues, psychologues, ainsi que du personnel administratif. C’est considérable par rapport au recrutement global de la fonction publique : 370 personnes ont en effet été recrutées en 2015 par l’État.
Cela prouve que le gouvernement souhaite véritablement investir dans l’éducation. Par ailleurs, il est logique de devoir adapter différents systèmes qui n’ont plus forcément de sens aujourd’hui.

Vous attendiez-vous, lors de votre prise de fonctions, à de telles tensions avec les syndicats?

Oui, car l’éducation est l’instrument qui transformera la société de demain. Chacun a donc son opinion bien précise sur le comment y parvenir. Il est, dès lors, tout à fait normal qu’il y ait des discussions, voire des différences ou des oppositions. Ce serait même dommage qu’il n’y ait pas de débats! En tant que responsable des écoles qui comptent 10 000 enseignants, le ministère est pratiquement la plus grande entreprise du pays. Cela étant, les syndicats ont leur mission de défense des intérêts de leurs membres. Il y a parfois eu des divergences de vues, mais au final, il est important d’avoir pu trouver – dans le contexte du modèle luxembourgeois – un accord qui donne satisfaction aux deux parties.

Certains disent que le Premier ministre vous a nommé à ce ministère « délicat », parce que vous étiez solide et que vous ne lâchiez rien?

Je ne suis pas quelqu’un qui fuit le débat! Cela dit, je ne suis pas l’attaché de presse du Premier ministre. Mais je peux dire que c’était ma volonté de reprendre les responsabilités dans ce ministère. Et le Premier ministre m’a immédiatement soutenu dans cette démarche.

Dans quelle atmosphère baigne le ministère, à J-1 de la rentrée?

Grâce à cet accord, la rentrée scolaire pourra se dérouler en toute tranquillité, les directions d’établissements scolaires ayant pu s’y préparer sans craindre de nouvelles initiatives ou de manifestations syndicales. De concert avec le ministère, tous les partenaires ont pu et pourront, dès la rentrée (lire demain), se concentrer sur l’essentiel : le développement des écoles au Luxembourg et les différentes réformes à venir.

L’accord avec les syndicats est signé, encore faut-il le transposer…

Cela se fera en étroite collaboration avec les syndicats et les établissements scolaires, de façon tout à fait transparente. Les premières mesures seront effectives dès demain. Pour d’autres, il faudra encore modifier certains textes législatifs. Par ailleurs, le ministère s’est donné une année de réflexion et d’analyse pour voir comment il s’agira de réorganiser, dans la mesure du possible, les examens de fin d’études pour les classes de 1re et de 13e, en reculant leurs dates de deux semaines et en garantissant que les diplômes soient délivrés à temps, afin que les lauréats puissent s’inscrire à l’université.

Votre communication a parfois été critiquée lors du conflit social…

Notre objectif est de voir comment nous pourrons mieux communiquer et éviter ainsi de telles situations à l’avenir. Il faut trouver des moyens de communication entre les décideurs politiques, d’un côté, et les enseignants, de l’autre. Ce sera l’une des priorités de la rentrée.

Claude Damiani

Retrouvez l’intégralité de cet entretien dans votre édition papier de ce lundi 14 septembre.

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