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Cargolux mis sous pression


Le syndicat LCGB a mobilisé, hier, près de 150 salariés de la compagnie de fret aérien et lancé une pétition ayant recueilli 700 signatures, contre les délocalisations.

Le rendez-vous avait été fixé devant le hangar de maintenance de Cargolux, hier, en début d’après-midi. Deux bus avaient été spécialement affrétés pour transporter les 130 à 140 salariés de Cargolux, qui ont répondu à l’appel à manifestation lancé par le syndicat chrétien LCGB. Parmi eux, une majorité de pilotes, mais également bon nombre d’employés « au sol » : personnel administratif, agents de maintenances des avions, etc.

Armés de pancartes revendicatives, le piquet de protestation s’est rapidement fédéré autour de son meneur et instigateur du mouvement, le secrétaire syndical du LCGB, Aloyse Kapweiler. Responsable de la fédération SEA (Syndicat des employés de l’aviation) et du secteur de la logistique du LCGB, celui-ci y est allé d’un bref mais intense coup de gueule à l’intention du PDG de Cargolux, Dirk Reich, et de son équipe.

« Nous négocions depuis [jeudi] matin avec la direction générale de Cargolux, mais rien ne bouge », s’est exclamé le syndicaliste.

Une pétition et 700 signatures

« Nous sommes contre tous les projets de délocalisation, contre le dumping social », a-t-il poursuivi. Les salves d’applaudissements des manifestants interrompent son allocution à plusieurs reprises. Pilotes, employés administratifs et agents de maintenance sont tous acquis à une cause commune : ils exigent que la direction de Cargolux leur fournisse des garanties concrètes et tangibles quant au fait qu’aucun plan de délocalisation ne sera mis en application. En cause, plusieurs mesures planifiées par la direction de la compagnie.

Aloyse Kapweiler harangue ses fidèles en ces termes : « Nous sommes contre la volonté de la direction d’abolir les pauses indemnisées du personnel au sol. De même, nous nous levons contre le projet de la délocalisation d’un troisième avion dans la filiale Cargolux Italia. » En ligne de mire : le projet de délocalisation d’un avion et de son équipage qui emprunteraient les mêmes routes aériennes, mais sous pavillon et conditions italiennes. Ces dernières étant revues à la baisse. « Cet objectif irait à l’encontre du modèle social luxembourgeois ! », s’insurge encore Aloyse Kapweiler.

Ce qui fait encore plus sortir de ses gonds le syndicaliste est le fait qu’il estime avoir mis sur la table « une proposition alternative aux plans de la direction de Cargolux, prévoyant d’autres mesures, mais engageant les mêmes montants ».

Une contre-proposition cependant rejetée par la même direction. Pour encore davantage accentuer la pression et tenter un dernier coup de poker, le LCGB a lancé une pétition qui a recueilli quelque 700 signatures (400 pilotes et 300 employés des différents départements de la compagnie), en l’espace de deux jours.

Puis de conclure en laissant une porte grande ouverte aux négociations : « Nous ne souhaitons pas de blocage, mais un accord issu de pourparlers constructifs. »

De notre journaliste Claude Damiani


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