Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
Si le Costa Concordia de Jean-Claude Juncker s’était échoué, selon les propos du secrétaire général du DP, Marc Ruppert, le «Costa Democratica» du capitaine Xavier Bettel est prêt à affronter vents et marées.
Le Parti démocratique a tenu son congrès national, dimanche, à Luxembourg-Bonnevoie. Le DP a envoyé un message clair : il compte bien rester au pouvoir au terme des législatives de 2018.
Point de message de type SOS du côté du DP, qui navigue à vue en direction des élections nationales législatives de 2018. «Le capitaine du navire DP et son équipage sont prêts pour de nouvelles grandes aventures», a imagé le Premier ministre, Xavier Bettel, au cours du congrès national de son parti. Le Parti démocratique compte donc tenir le cap jusqu’à l’échéance de 2018 (mais avant toute chose jusqu’à l’échéance des communales de 2017) et se maintenir dans la majorité, afin de poursuivre son action, sans naufrage, jusqu’en 2023.
À mi-législature, le congrès aura également permis de tirer un premier bilan des deux ans et demi du DP au gouvernement, au sein de la coalition DP-LSAP-déi gréng. «Cette première partie de législature ne fut pas toujours évidente pour beaucoup d’entre nous», a pour sa part concédé le secrétaire général du parti, Marc Ruppert. La faute à l’héritage du CSV, selon ce dernier. Car le DP estime avoir dû redresser la barre en raison de la désorientation du prédécesseur de Xavier Bettel au poste de chef du gouvernement.
La marque du DP
Le DP emprunte le registre de la navigation maritime pour étayer sa rhétorique et évoque le fait qu’il a dû «rediriger le gouvernail du Costa Concordia du capitaine Juncker, qui s’était échoué»… Francesco Schettino appréciera certainement l’allusion, du fond de sa cellule! Plus sérieusement, le DP rappelle qu’il a eu fort à faire, en devant tout d’abord assainir les finances publiques, afin, notamment, de se mettre en conformité avec les exigences de la Commission européenne. Et puis, le DP, d’un commun accord avec ses équipiers de la coalition, a entrepris d’innombrables réformes. Le tant décrié «paquet d’avenir» s’est imposé pour parvenir à «faire bouger le pays», selon les termes du Premier ministre.
Et, dans ce sens, ce gouvernement inédit de coalition à trois «a déposé plus de projets de loi qu’aucun autre gouvernement avant lui», s’exclame encore Xavier Bettel, «bien que beaucoup d’entre eux soient encore sur les rails de la procédure législative». Selon cette philosophie, il faut donc continuer à braver vents et marées et ne surtout pas rester à quai. Car le DP entend «investir pour nos citoyens, pour nos enfants et pour le Luxembourg», a conclu le Premier ministre, avant de laisser la parole, sur le pont du navire, au commandant du DP, Corinne Cahen. «Nous devons veiller à ce que notre économie continue de croître, que nos finances publiques restent saines et que le chômage baisse», a déclaré la ministre de la Famille et de l’Intégration.
Bref, le message envoyé par la capitainerie est clair comme de l’eau de roche, plutôt que de mer, à savoir finaliser les réformes en cours en les mettant en œuvre sur le terrain, comme l’affirme Corinne Cahen : «Réforme fiscale, nouveau congé parental, multilinguisme dans les structures d’accueil des enfants, congé davantage flexible pour raisons familiales (…) Toutes ces améliorations constituent notre réponse aux besoins concrets de nos citoyens et toutes portent la marque du DP.» Et pour ce faire, il faudra tenir le cap et couler le CSV en 2018.
Claude Damiani
