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Bettel propose un G9 des « petits pays » européens


Xavier Bettel avait lancé l'idée d'un G9 des petits pays européens lors de la visite de son homologue japonais Shinzo Abe. (photo LQ)

De passage au Luxembourg, mardi, le Premier ministre japonais, Shinzo Abe a souri. Il apprécie la plaisanterie, mais c’est très sérieux. Xavier Bettel convoquera un G9 qui compte s’adresser au G7 que présidera le Japon l’an prochain.

Ils ont évoqué la COP21 et son indispensable accord, la lutte contre le terrorisme, l’accord de libre-échange UE-Japon en discussion, mais sans livrer de détails. Xavier Bettel a créé la surprise avec son idée de G9 qui réunira les neuf pays européens de moins d’un million d’habitants. Il se déroulera à Luxembourg avant l’été, affirme le Premier ministre luxembourgeois. Ambiance.

Il présidera le prochain sommet du G7 fin mai 2016 à Shima, mais pas de quoi impressionner le Premier ministre, Xavier Bettel. Qu’à cela ne tienne, si Shinzo Abe, son homologue japonais en visite officielle mardi à Luxembourg, s’apprête à recevoir avant l’été prochain les grands de ce monde, le Luxembourgeois a créé la surprise en annonçant la tenue d’un G9 à Luxembourg, avant l’été également. Et ce n’est pas une blague, même si Xavier Bettel affichait hier un petit côté espiègle.

C’est donc très sérieux, Xavier Bettel entend convier les neuf pays européens de moins d’un million d’habitants pour tenir un sommet qu’il baptise G9 en attendant de lui trouver un nom définitif (Il s’agirait des pays suivants : Monténégro, Islande, Malte, Chypre, Liechtenstein, Saint-Marin, Monaco, Luxembourg et Andorre). « J’estime qu’il faut une collaboration avec les grandes puissances qui prennent des décisions qui nous concernent tous et je ne manquerai pas de tenir au courant le Premier ministre Shinzo Abe de nos conclusions », déclare Xavier Bettel, le sourire en coin. Le temps que la traductrice passe le message et c’est toute la délégation nippone qui s’est aussitôt détendue. Car il faut le dire, chez ces gens-là, on ne plaisante pas.

Une consœur arrivée dans la salle de conférence de presse à l’hôtel Saint-Maximin, qui abrite le ministère des Affaires étrangères, en a fait l’expérience. Prenant place au premier rang, elle s’est rapidement vue signifier par un journaliste japonais que la place lui était destinée… Et la presse nippone est venue en force pour accompagner le Premier ministre Shinzo Abe pour ce déplacement au Luxembourg, qui assure toujours la présidence de l’Union européenne.

Mais au final, seul un seul journaliste japonais a eu le droit de poser une question. Pas de quoi surprendre le Premier ministre Shinzo Abe visiblement préparé. La traductrice n’avait qu’à lire ses notes alors que personne ne l’a vue se saisir d’un stylo…

Quant à la presse luxembourgeoise qui avait droit à une seule question elle aussi, elle n’a pas eu l’occasion de la poser, faute de temps. « Vous avez remarqué que mes réponses sont beaucoup plus longues traduites en japonais », observe Xavier Bettel d’un ton facétieux. Effectivement, tout le monde l’avait noté et voyait déjà le coup venir. Pressé par le temps, tout ce beau monde allait vite se déplacer à la Chambre des députés pour la suite du programme.

Deux questions rongeaient encore la presse : l’annonce d’un G9 était-elle sérieuse et si oui, quels sont les neuf pays concernés par ce sommet des «petits»? La conférence de presse «off » qui s’est poursuivie par SMS avec Paul Konsbruck, le conseiller en communication du Premier ministre, Xavier Bettel, nous apprenait que ce G9 c’était du très sérieux. Quant aux neuf pays, nous les avons cherchés nous-mêmes, le conseiller s’étant attablé pour le dîner de gala.

Un accord attendu

C’est donc un service minimum auquel ont eu droit les journalistes, hier. Les deux chefs de gouvernement se sont fendu des formules de politesse de circonstance, saluant les excellentes relations qu’entretiennent également les familles grand-ducale et impériale. Puis les deux hommes ont fait un (très) rapide tour d’horizon des sujets abordés.

Six mois après la visite de Xavier Bettel au Japon, les deux hommes se sont revus lundi à Paris pour l’ouverture de la COP21. « Nous avons besoin d’un accord commun et contraignant», insiste Xavier Bettel, que son homologue souligne qu’il déploie tous ses efforts pour aboutir à «un accord équitable et efficace avec tous les pays ». Il déclare aussi son intention de multiplier par 1,3 son aide au développement d’ici 2020.

Les deux hommes ont également abordé la lutte contre le terrorisme alors que Xavier Bettel se préparait à aller présenter les nouvelles mesures de sécurité aux députés. «Nous travaillerons pour couper les sources de financement de ces terroristes» , déclare, déterminé, Shinzo Abe. « Nous devons nous demander pourquoi 5 000 jeunes partent pour devenir terroristes et à ce titre, la prévention est capitale », ajoute Xavier Bettel.

Mais le Japon, entré à nouveau en récession, concentre son attention sur son économie. « Nous avons bien sûr abordé l’accord de libre-échange entre l’UE et le Japon qui est en discussion », annonce Xavier Bettel sans pour autant fournir de détail.

Le Japon et l’Union européenne négocient un accord de partenariat économique et les discussions qui ont repris à Tokyo se concentrent sur l’abandon des droits de douane sur les produits alimentaires. Un accord de libre-échange permettrait de doper l’économie des deux partenaires. « Votre pays a réussi sa reconversion pour devenir un des pays les plus propères au monde (…) Le patronat japonais reconnaît l’importance de votre pays », a déclaré Shinzo Abe qui attend beaucoup de cet accord avec l’UE que préside toujours le Luxembourg.

Jeremy Zabatta

Un commentaire

  1. Je trouve l’initiative du premier ministre intéressante dès le moment où il a été constaté que les petits pays n’ont strictemement rien à dire sur la scène mondiale,et qu’il est bon de montrer qu’ils existent aussi………..

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