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Apnée du sommeil : «Il ne faut pas avoir honte» 


L’orthèse mandibulaire (à g.) est bien plus discrète que le masque CPAP (à d.) qui reste connoté négativement. (Photo : hervé montaigu)

Il y a cinq ans, Arnaud*, tout juste quinquagénaire, se voit diagnostiquer d’une apnée du sommeil au niveau maximum. Depuis, il ne se sépare plus de son masque CPAP, malgré des débuts compliqués dans la pratique et dans le regard des autres.

Pourquoi avez-vous décidé de consulter pour votre sommeil?

Arnaud : Parce que j’ai commencé à avoir de la tension très forte, très haute, j’étais fatigué tout le temps et parfois grincheux. Même si je prenais des suppléments vitaminiques, ça n’allait pas. Alors un jour, mon cardiologue m’a proposé de venir faire un test au Laboratoire du sommeil.

La première fois que je suis venu, ma respiration s’arrêtait 75 fois par heure et la seconde, 98 fois par heure. C’est énorme et c’est cela qui causait ma fatigue parce que mon cerveau n’était pas assez oxygéné, donc j’étais fatigué le lendemain.

Avant d’avoir la machine, je me couchais à 19 h, alors que maintenant, c’est à 23 h et à 6 h le matin, je suis en forme.

Comment dort-on avec la machine?

Ce n’est pas évident au début, il faut le dire. Les premiers jours, c’était horrible. Avant, je bougeais dans tous les sens, puis j’ai eu un tube et j’avais peur que la machine tombe. Maintenant, si je suis sans la machine, je me sens mal.

On s’y habitue et elle fait partie de moi maintenant, c’est mon petit bagage avec ma brosse à dents et mes chaussettes.

J’ai même hésité à avoir une relation

Par contre, quand on a quelqu’un à côté de soi dans le lit, il faut lui expliquer que ce n’est pas une maladie, car peu de gens connaissent l’apnée du sommeil. Après mon divorce, j’ai même hésité à avoir une relation à cause du masque.

C’est vrai que pour donner un bisou ou faire un câlin, il faut enlever le masque. Et quand on dort avec une machine, les gens pensent qu’on est malade. Même moi, je pensais que c’était comme un handicap pendant mes trois premières années. Quand je dormais avec quelqu’un, je lui disais de me tourner le dos pour qu’elle ne me voie pas.

Connaissiez-vous l’apnée du sommeil avant d’être diagnostiqué?

Non, pas du tout, je l’ai découverte au fil du temps et je remercie énormément mes médecins, cardiologues et généralistes qui m’ont forcé, dans le bon sens, à faire un test.

Parce qu’on se dit que le ronflement, c’est naturel, mais je sentais qu’il me manquait de l’air. Récemment, j’étais avec mon frère et quand il dormait, il s’arrêtait de respirer, donc je lui ai dit : « Tu as de l’apnée, fais attention, fais un test« . Mais les gens ne s’en rendent pas compte.

Pourtant, au Luxembourg, c’est tellement facile d’obtenir une machine. Il faut dormir deux nuits au Laboratoire du sommeil et les tests sont pratiquement gratuits. Donc, venez faire les tests, il ne faut pas avoir honte.

Recueilli par M. K.

* Prénom modifié.

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