Accueil | Politique-Société | 150 nouveaux instits contre l’échec scolaire

150 nouveaux instits contre l’échec scolaire


Le ministre de l'Éducation nationale, Claude Meisch, et le président du Syndicat national des enseignants,Patrick Remakel, ont officialisé hier leur nouveau départ pour améliorer la qualité de l'école fondamentale. (photo Hervé Montaigu)

Visant l’amélioration de la qualité de l’enseignement fondamental et la lutte contre l’échec scolaire, l’accord signé lundi entre le ministre de l’Éducation nationale et le Syndicat des enseignants prévoit notamment le recrutement de 150 instituteurs spécialisés pour venir en aide aux enfants à besoins spécifiques.

Après avoir connu un début de mandat très compliqué, le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch, continue à redresser la barre. Dernier exemple en date : l’accord conclu lundi avec le Syndicat national des enseignants (SNE/CGFP) qui vise à améliorer la qualité de l’enseignement fondamental.

Depuis la réforme de 2009, l’école fondamentale ressemble à un énorme chantier. L’annonce du gouvernement de revoir, dans le cadre de ses efforts d’épargne, la tâche des enseignants, avait eu le don de compliquer encore davantage les relations déjà tendues avec le ministre de l’Éducation nationale. Finalement, des pourparlers constructifs et intenses ont permis, au cours des derniers mois, de trouver un accord équitable pour les deux camps.

Première bonne nouvelle pour tous les acteurs de l’Éducation nationale : d’ici la fin de la législature en cours, il n’y aura plus de mesures d’épargne supplémentaires. Au contraire, on ne touchera plus à la fonction des enseignants de l’école fondamentale, mais on reverra aussi leurs décharges en fonction de l’ancienneté. « Il s’agit d’un point essentiel pour nous », a souligné lundi, à la suite de la signature de l’accord, Patrick Remakel, président du SNE/CGFP.

150 instituteurs spécialisés

L’accord, qui comprend toute une série de points (lire ci-dessous) , prévoit ainsi que la réduction de 3 500 heures de cours, souhaitée par le ministère, n’aura finalement pas lieu. Ce contingent d’heures de cours sera réinvesti au profit des enfants à besoins spécifiques, domaine dans lequel l’école fondamentale connaît encore d’importants déficits.

Le ministère de l’Éducation nationale envisage d’engager, sur les quatre prochaines années, 150 instituteurs spécialisés afin de venir en aide aux élèves avec des troubles d’apprentissage et des troubles du comportement. Les 30 premiers instituteurs spécialisés seront recrutés durant l’année scolaire 2016/2017.

« Le plus important sera d’assurer la proximité. Ces instituteurs seront affectés aux écoles ou aux différents arrondissements afin de permettre une intervention rapide en réponse à la demande de l’enseignant », a noté hier le ministre de l’Éducation nationale, Claude Meisch. « Cela constitue non seulement une aide pour les enfants concernés, mais aussi un soulagement pour les enseignants titulaires confrontés à des enfants nécessitant un encadrement spécialisé.

Ce point de l’accord constitue pour le SNE/CGFP un grand succès et un pas en avant pour l’actuelle politique éducative », a enchaîné Patrick Remakel.

Deux nouveaux centres spécialisés

L’accord prévoit aussi la création, à terme, de deux centres nationaux spécialisés pour les enfants atteints de troubles d’apprentissage et de troubles du comportement. L’amélioration globale de la qualité de l’enseignement fondamental sera, lui, surveillé par un Observatoire de la qualité scolaire. Il s’agira d’une institution indépendante qui soumettra des propositions au ministre de l’Éducation nationale.

Toujours en ce qui concerne les enseignants, les heures de formation continue seront doublées. Le contingent prévu passera de 8 à 16 heures de formation par an.

Les différentes écoles fondamentales garderont aussi leur indépendance et continueront à être gérées par un comité d’école, présidé par un enseignant. Le cadre de travail sera à l’avenir formé par le «Plan pour le développement de l’établissement scolaire» (PDS) qui viendra remplacer l’actuel «Plan de réussite scolaire» (PRS). «Le PDS permet à l’école d’identifier les domaines dans lesquels elle veut et peut s’améliorer», précise l’accord.

Parallèlement, il est prévu de remplacer les 20 inspecteurs d’école par 12 à 16 «directions de région», dirigées à chaque fois par trois à cinq personnes. L’idée est de miser sur le concept de guichets uniques, destinés à mieux répondre aux questions des enseignants, élèves et parents d’élèves.

David Marques

Les bilans facilités, les parents plus étroitement impliqués

L’accord signé lundi comprend deux autres points pour améliorer la qualité de l’enseignement fondamental.

›Les bilans intermédiaires, très contestés depuis la mise en place de la réforme, vont une nouvelle fois être facilités. Les performances des élèves seront classées en quatre catégories : A+, A, B+, B.

›Les parents seront plus étroitement impliqués dans la procédure d’orientation de leur enfant lors du passage de l’enseignement fondamental à l’enseignement secondaire.

Les enseignants émettent un «pronostic d’orientation» à la suite des épreuves communes. Si les parents ne sont pas d’accord, le «conseil d’orientation» tranchera.

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.