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Vols de motos : deux ans requis contre le mécanicien


Le prévenu se trouve depuis deux ans en prison pour ses autres activités qu'il a eues en Allemagne. (illustration Didier Sylvestre)

Le prévenu avait volé deux motos de la marque Yamaha et Suzuki ainsi que deux quads en réparation dans le garage à Mersch pour lequel il travaillait.

Plusieurs fois, il s’était fait déposer en pleine nuit dans la zone industrielle du Mierscherbierg au mois de juillet 2016. Le féru en mécanique ne s’y rendait pas, comme il l’avait prétendu à sa femme, pour le travail, mais pour voler. En trois nuits, deux motos et deux quads avaient ainsi disparu.

« Je lui faisais confiance. C’était mon mari. Je ne pensais pas qu’il faisait des choses illégales.» Mariée à l’époque depuis trois ans, cette maman dit ne pas avoir remis les paroles de son mari en question. Trois fois en juillet 2016 en pleine nuit, elle avait embarqué, pour une heure de trajet, leurs trois enfants dans l’Opel Corsa pour conduire son époux dans la zone industrielle du Mierscherberg où il prétextait aller travailler… Quant à la nouvelle moto qu’elle avait découverte à leur domicile, il lui aurait expliqué que c’était le cadeau de son patron pour leur anniversaire de mariage…

Ce n’est qu’au poste de police que l’épouse, aujourd’hui en instance de divorce, déclare avoir appris toute la vérité : son mari avait volé deux motos et deux quads dans le garage pour lequel il travaillait. Et elle était suspectée de l’avoir aidé.

La première plainte avait été déposée le 12 juillet 2016, après la première série de faits. Les soupçons s’étaient rapidement dirigés vers le mécanicien qui venait d’être embauché. Sur les images des caméras de vidéosurveillance, on avait pu déceler comment plus d’une fois il avait positionné en journée les véhicules, qui avaient par la suite été dérobés, vers la sortie.

Les nuits des faits, les images n’avaient pas pu livrer de détails saillants. L’auteur connaissait visiblement bien l’emplacement des caméras. Et il avait pris soin de prendre la fuite à travers champs, par la sortie qui n’était pas surveillée. Mais les images d’un autre garage avaient permis de capter ses mouvements.

Confronté une première fois aux faits au poste de police, le jeune mécanicien avait tout nié. Les deux nuits, il aurait été dans son lit, avait-il expliqué. Mais son comportement quelques jours plus tard avait de nouveau éveillé les soupçons de son patron. En revenant d’un essai avec un scooter, il avait affirmé avoir découvert certaines pièces des véhicules volés dans un champ… Le problème, c’est que l’agriculteur, interrogé sur-le-champ, n’avait aperçu aucun scooter. Autre indice troublant : les clés des véhicules volés auraient toujours été portées disparues jusqu’à son arrivée au travail.

Le mécanicien avait fini par reconnaître les vols de deux quads et deux motos. La dernière, une Suzuki Bandit, avait disparu la nuit du 26 au 27 juillet 2016, soit la même nuit que le feu qui s’était déclaré dans le garage. Plusieurs véhicules avaient alors été endommagés.

Il conteste avoir mis le feu au garage

L’origine de l’incendie n’a pas pu être déterminée avec certitude. Mais pour l’enquêteur en charge du dossier, entendu hier après-midi, difficile de croire que ce n’était pas le voleur : «Entre le moment où il quitte le terrain avec la moto et le déclenchement du feu, il y a à peine deux minutes. Et il n’y a personne d’autre autour.»

À la barre lundi après-midi, le prévenu a campé sur sa position : il n’est pas l’auteur de l’incendie. «Pourquoi aurait-il mis le feu à une Chevrolet de 1984 qu’il avait quasiment acquise?», s’est défendu l’homme qui se trouve depuis deux ans en prison pour ses autres activités en Allemagne. À une question du tribunal correctionnel, il ne se souvenait plus de ce qu’il a gagné avec les deux quads et deux motos. C’est l’époque où il louait un hall de 300 m2 dans lequel il stockait entre 60 et 70 véhicules. Mais une chose est sûre : sa femme n’aurait rien à voir dans tout cela.

«Si l’épouse avait su qu’elle le conduisait pour commettre des vols, elle aurait pris un baby-sitter», a estimé le représentant du parquet dans son réquisitoire. Pour lui, la crédulité et la fidélité maritale ne sont pas une infraction pénale. Il demande son acquittement. Contre son mari, il demande deux ans de prison, avec un éventuel sursis, pour le vol des voitures. Pour le feu, il aurait bien eu des motifs, mais il n’aurait pas pu être établi à 100 % qu’il en est l’auteur. Et dans ce cas, le doute devrait profiter au prévenu. La défense avait mis en avant les problèmes psychiatriques et d’agressivité du prévenu. «Le parquet est d’accord qu’il a des problèmes, mais cela n’a aucun lien avec le vol de motos. L’un n’a rien à voir avec l’autre!»

Deux victimes se sont constituées parties civiles. Elles réclament près de 10 000 euros de dommages et intérêts. Prononcé le 28 février.

Fabienne Armborst

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