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« Tu n’es qu’à moi et tu ne seras qu’à moi » : dix mois requis contre l’ex-mari


photo archives LQ

Poursuivi pour avoir importuné son ex-femme par des messages téléphoniques intempestifs entre le 26  avril et le 10  août 2013, un quinquagénaire était convoqué, jeudi matin, à la barre du tribunal correctionnel. Le parquet lui reproche, par ailleurs, d’avoir commis un attentat à la pudeur avec violence.

Face aux juges, le prévenu de 51 ans a affirmé avoir envoyé à l’époque des SMS non pour harceler son ancienne conjointe, mais dans l’intérêt de leur enfant commun. Il a, par ailleurs, contesté avoir suivi son ex le jour où elle s’était rendue dans une agence de voyages et de lui avoir envoyé dans la foulée un message pour lui demander si elle partait en vacances sans lui. Quant à l’attentat à la pudeur que le parquet lui reproche le 10 août 2013, il prétend  : « Je l’ai touchée à la cuisse, mais ce n’était pas exprès. » Selon le dossier, à l’époque, il avait également lâché la phrase suivante  : « Cela m’appartient également. »

La version de la victime entendue jeudi diffère quelque peu  : « Il a commencé par m’agresser. Il m’a prise par la partie intime et il m’a poussée vers le canapé. » Le témoin confirme toutefois qu’à l’époque son ex était complètement ivre. En pleurant, la femme a ensuite indiqué qu’à cet instant son ex lui aurait fait clairement comprendre : « Tu n’es qu’à moi et tu ne seras qu’à moi. » En quittant le domicile, il aurait arraché le câble de la parabole pour qu’elle ne regarde plus la télévision.

Jeudi matin, l’ex-conjointe n’a toutefois pas confirmé la phrase de son ex dont elle avait fait état à l’époque à la police, à savoir  : « Si tu te maries, je te tue. » Le couple avait divorcé en 2009. À la barre, le témoin a confirmé que son ex lui a bien envoyé des SMS pour la reconquérir.

Dix mois et une amende requis

Dans son réquisitoire, le premier substitut Laurent Seck a rappelé que le quinquagénaire avait déjà été condamné dans le passé pour coups et blessures sur sa femme et abandon de famille. « Dire qu’il a agi pour les besoins de l’enfant, cela ne peut pas être accepté , estime-t-il. Il a du mal à accepter qu’elle ne soit plus sa femme. » En ce qui concerne la peine, il a donné à considérer que le prévenu fait des efforts depuis deux ans. Il semble ainsi avoir résolu son problème d’alcool. Le parquet a requis dix mois de prison et une amende. Il se rapporte à la prudence du tribunal pour ce qui concerne un éventuel sursis probatoire. Car le prévenu a déjà fait de la prison ferme.

Quelques instants plus tôt, l’avocat à la défense Me Roby Schons avait demandé 240  heures de travaux d’intérêt général pour son client. Selon lui, il est plutôt question de coups et blessures. Il a soulevé qu’entretemps la femme a dit vouloir pardonner les faits à son ex.

Le 15 décembre, le tribunal rendra son jugement.

Fabienne Armborst

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