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Savez-vous qu’il n’y a eu aucun accident mortel sur l’A31 pendant un an ?


Le Covid a paradoxalement augmenté la vitesse et le risque d’accident sur une autoroute vide transformée en circuit. (Photo RL /Frédéric Clausse)

Du jamais-vu : pendant 12 mois, entre le 29 août 2020 et la même date en 2021, les CRS de l’unité autoroutière Lorraine-Alsace n’ont enregistré aucun accident mortel sur la portion de l’A31 dont ils ont la charge. À l’exception d’un malaise cardiaque fatal, le compteur est resté à zéro victime.

Les CRS de l’unité autoroutière Lorraine-Alsace ont rassemblé toutes les pattes de lapin, les amulettes, les grigris, les fers à chevaux et les trèfles à quatre feuilles qu’ils ont pu trouver pour entretenir les meilleures grâces au-dessus de l’A31 et de l’A35 (le contournement de Strasbourg) pendant l’été 2020. Elles semblent à ce point présentes qu’aucun des trois PC de Maxéville (54), Moulins-lès-Metz et Strasbourg ne constate d’accident mortel de la circulation à partir du 29 août 2020. Les jours, les semaines puis les mois passent sans un seul carton fatal.

Un malaise cardiaque mais pas de collision fatale

Chaque tranche supplémentaire de 24 heures les pousse un peu plus vers un zéro auquel ils n’ont même jamais osé rêver. Sa rondeur, symbole habituel de l’échec, serait pour eux un énorme gage de satisfaction s’ils pouvaient l’entretenir jusqu’au 29 août 2021. Et ils vont y parvenir. On ne saura jamais qui de saint Christophe, protecteur des conducteurs, ou de sainte Rita, patronne des causes perdues, a eu l’effet le plus puissant. Peut-être n’ont-ils même pas été saisis du dossier de l’A31, mais toujours est-il que, de Toul à Strasbourg, pas une collision n’a coûté une vie pendant 365 jours.

Le compteur affiche malgré tout un décès. Celui d’un chauffeur routier emporté en juin 2021 par un malaise cardiaque au volant de son poids lourd qu’il a eu le temps de garer sur l’herbe du bas-côté, sans faire le moindre dégât. Il a fallu malgré tout le rentrer dans les statistiques.

L’effet Covid ? Pas si sûr

Une mortalité aussi faible est rare. « Inédite en cinquante-huit ans, depuis l’ouverture des premiers kilomètres de l’A31 en 1963 », rebondit le commandant de la CRS autoroutière Lorraine-Alsace, Philippe Glorian. Le miracle s’apprécie à la lumière des volumes annuels du trafic : 36,5 millions de véhicules et 90 millions d’usagers entre Nancy et Metz, 73 millions de véhicules et 180 millions d’usagers à Strasbourg. Même le total des blessés atteint un plus bas inespéré avec seulement 134 entre les deux mois d’août.

OK, mais le Covid dans tout ça ? Nada, que dalle. « Le paradoxe est qu’il nous a fallu renforcer à la fois la communication et les personnels parce que la chute du trafic avait transformé l’autoroute en circuit », analyse le commandant. Et le sentiment de liberté sur un tracé vide a augmenté la vitesse et le risque d’accident. Mais « à force de répétitions des consignes et de contrôles, la grande majorité des usagers a changé de comportement. On est sur des flux globalement apaisés », estime Philippe Glorian, même si les policiers interceptent des exceptions.

Frédéric Clausse (Le Républicain Lorrain)

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