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Pour toucher l’assurance-vie, l’ex-greffier s’était lui-même déclaré mort


Afin d’escroquer son assurance-vie, le prévenu avait confectionné son propre certificat de décès.

« Comment en vient-on à une telle idée ? » C’est la question que le président de la 12e chambre correctionnelle, Marc Thill, a d’emblée tenu à poser au prévenu de 56 ans, mardi matin. Entre novembre 2009 et septembre 2013, ce dernier avait confectionné un certificat de décès prétendument émis par un cardiologue russe. Il avait également fabriqué un acte de décès russe à son nom et rajouté la mention «décès» sur l’extrait de son propre acte de naissance. Ensuite, il avait remis ces faux documents censés établir son décès à son assurance-vie. Tout cela dans le but de s’approprier la somme de 25 000 euros, quand la compagnie verserait l’argent à son épouse.

«Je voulais indemniser les parties civiles.» C’est tout ce que le quinquagénaire a pu donner, mardi, comme explication, pour sa tentative d’escroquerie. Ce n’est pas la première fois qu’il se retrouve devant un tribunal. En 2011, il avait en effet été condamné à trois ans de prison assortis en partie d’un sursis pour des faits remontant à l’époque où il était encore greffier à Diekirch. Il devait, par ailleurs, verser 115 000 euros de dommages et intérêts aux parties civiles. «Je suis désolé», a clamé l’ex-greffier.

L’ex-greffier dans la récidive

«Mon client a fait des aveux», a plaidé Me Philippe Stroesser. Selon l’avocat, son client se sentait «acculé». Après sa condamnation, il lui fallait rembourser les parties civiles dans un délai de cinq ans. «Ce qu’il a fait était nécessairement voué à l’échec», a poursuivi Me Stroesser en parlant d’«un acte totalement désespéré». Il a demandé à ce que son client ne soit pas condamné à une peine de prison allant au-delà de six mois.

Le parquet a finalement requis quatre ans de prison à l’encontre du prévenu. «Ce n’était pas une performance brillante. Loin de là», a soulevé, le substitut Manon Wies. Les documents falsifiés comportaient non seulement de nombreuses fautes de russe, mais le prévenu avait également notifié, six mois après la date avancée comme date de son décès, la modification du bénéficiaire économique du contrat d’assurance-vie.

«On est dans un cas de récidive. Il n’a rien compris après sa peine de prison», a-t-elle conclu en qualifiant les faits de «très graves». Le 4 février, le tribunal rendra son jugement.

Fabienne Armborst

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