Liette, 63 ans, a été condamnée mercredi pour le meurtre de son mari. Son fils de 38 ans, un temps soupçonné de complicité, a été acquitté.
Le procureur avait estimé que Liette s’est inspirée de l’histoire longuement médiatisée de Jacqueline Sauvage pour mettre en scène une situation justifiant l’assassinat de Nicolas le 12 septembre 2019 à Tétange. Début octobre, il avait requis la prison à perpétuité à l’encontre de la sexagénaire et l’acquittement pour son fils, faute de preuves matérielles suffisantes pour l’incriminer.
La 13e chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg ne s’est pas entièrement rangée à cet avis en ne retenant pas la préméditation à son encontre et en condamnant Liette hier après-midi, à 25 ans de prison dont 7 avec sursis. Son fils, Sasha, a été acquitté.
Liette avait poignardé à mort son mari dans la cuisine de la maison familiale. Son fils avait un temps été suspecté de l’avoir aidée à modifier la scène de crime. «À 17 heures, il était à Belvaux. Son père est rentré à Tétange au plus tôt à 15 h 45. Cela me parait court pour faire le ménage et faire disparaitre les preuves de sa présence», avait reconnu le représentant du ministère d’État. Sa mère aurait, quant à elle, préparé son entourage à l’acte qu’elle allait commettre en laissant doucement infuser dans leurs esprits que Nicolas lui faisait vivre un enfer.
Un crime et un contexte
Outre des violences conjugales et une infidélité, Nicolas se serait montré cruel envers elle et aurait tenté de la rendre folle en cachant des documents ou des affaires lui appartenant pour les faire réapparaître plus tard. Liette avait acheté plusieurs coffres-forts pour y ranger les documents importants. Elle avait également commencé à rédiger un journal de tous les sévices subis. Mais la crédibilité de l’épouse de 63 ans a été mise en doute par certains éléments de l’enquête et le tribunal n’a cessé de se demander qui des deux époux était le plus terrorisé.
L’expert en neuropsychiatrie avait estimé que le crime n’était pas préparé, mais était né du contexte dans lequel évoluait la sexagénaire, de ses peurs et de ses impressions. Il n’a pas décelé de psychose, de trouble psychiatrique majeur ou de trouble de la personnalité chez Liette, mais une ambivalence. Ses capacités de discernement n’étaient, selon lui, pas amoindries ou abolies au moment des faits, ce qui la rend accessible à une sanction pénale.
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