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Luxembourg : du travail d’intérêt général pour le collectionneur


Jean cherchait des armes de guerre à l’aide d’un détecteur de métal. (archives LQ)

Jean a deux passions : les armes de la Seconde Guerre mondiale et la culture du cannabis. Elles lui valent des travaux d’intérêt général.

Alors que certains squattent les salles de sport ou d’autres ont leur siège réservé dans les salles de spectacle, Jean, lui, écume les champs de bataille dans le nord du pays avec son détecteur de métaux, les marchés et les centres de recyclage à la recherche d’objets militaires et d’armes. Quantité ont été trouvées à son domicile. De même que du cannabis. Jean a la main verte. Face à la barre de la 7e chambre criminelle, le jeune homme avait assuré, le 10 mai, ne vouloir faire de mal à personne. La plupart des armes étaient cassées et démilitarisées ou Jean n’avait pas les bonnes munitions et il plantait de la marijuana pour son usage personnel. Polytoxicomane, il voulait s’assurer de la qualité du cannabis qu’il consommait.

Il a été condamné mercredi à effectuer 180 heures de travaux d’intérêt général et ses armes et la drogue trouvée à son domicile lui sont confisquées.

Schizophrénie paranoïde

Le quadragénaire n’aurait pas conscience de contrevenir à la loi en s’occupant de ses plantes et en admirant sa collection, avait prévenu son avocat. Jean est schizophrène et, d’après son avocat, il ne comprendrait pas la portée d’une peine prononcée par un tribunal et son lien avec ses deux passions. L’expert psychiatre mandaté pour déterminer si Jean était pleinement en possession de ses moyens rapporte que ce dernier serait entre autres persuadé qu’on lui aurait implanté un appareil dans la tête pour le diriger à distance et qu’en parcourant son crâne de ses doigts, il pouvait sentir les fils de l’appareil. Il penserait aussi que les gens lui pompent son énergie pour guérir de leurs maladies. Le médecin avait indiqué déceler une schizophrénie paranoïde avec des éléments de persécution.

Son avocat avait estimé que des travaux d’intérêt général pourraient mieux lui convenir qu’une peine de prison. Jean pourrait ainsi retrouver le goût de partager des activités avec d’autres personnes et d’avoir une activité professionnelle.

La représentante du parquet n’était pas de cet avis. Jean risquait, selon elle, d’interrompre ses travaux d’intérêt général quand ils ne l’amuseraient plus, comme il aurait déjà interrompu de précédents traitements. Elle s’était prononcée en faveur d’une peine de six mois de prison assortie du sursis probatoire avec une obligation de soins ainsi que d’une amende.

Sophie Kieffer

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