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Fuite de biomasse à Beckerich : l’enquête se poursuit


Le ministère de l’Environnement veut se pencher sur le fonctionnement de toutes les installations de biogaz du pays. (Photo : fabrizio pizzolannte)

Le parquet a ouvert une enquête après une fuite touchant une installation de biogaz, samedi.

Samedi dernier, le déversement de digestat en provenance d’une installation de biométhanisation a conduit à une pollution de trois rivières (le Millebaach/Näerdenerbaach, la Pall et l’Atert) dans l’ouest du pays près de Beckerich. Des détails quant à la cause de l’incident et des impacts environnementaux ne sont pas encore connus, a précisé hier soir le ministre de l’Environnement. Les démarches administratives qui s’imposent seront prises afin de pallier cette pollution et de déterminer son envergure, ajoute le communiqué de presse. Une enquête du parquet est en cours et le principe du pollueur-payeur va s’appliquer, poursuite le texte.

Les autorités ont donné des précisions concernant l’installation en cause. Elle produit du biogaz entre autres à partir de déchets de tissus végétaux, de jardins et de parcs, de fumier et de déchets en provenance de l’industrie alimentaire. Le digestat présente une composition riche en nutriments : en cas de mauvaise utilisation ou en cas de concentration ou quantité appliqués trop élevés, il peut – comme tout autre fertilisant – nuire notamment à la faune et la flore aquatique et contribuer à la détérioration des eaux souterraines.

Une campagne de contrôle en 2018

Pour rappel, la biométhanisation est un procédé produisant à partir de sources renouvelables soit du gaz, soit de l’électricité à partir de ce gaz et joue un rôle important dans la transition énergétique et environnementale de notre pays. Comme tout autre procédé industriel, il se doit d’être exploité continuellement de manière sûre et fiable, précise le ministère de l’Environnement.  

Le ministère de l’Environnement précise qu’une campagne de contrôle avait été menée en 2018 afin de vérifier la présence d’une double sécurité pour éviter une vidange accidentelle des réservoirs de digestat dits finaux, qui sont des réservoirs hors circuit de production, et dans lesquels le digestat est stocké en attente de son épandage. Parmi les 61 réservoirs contrôlés, 15 réservoirs se situaient sur des sites de biométhanisation et 35 réservoirs ont présenté des non-conformités, parmi ceux-ci figurait également un réservoir de digestat sur l’installation près de Beckerich. La mise en conformité de ces réservoirs a été confirmée lors d’un second contrôle.

Des installations datant des années 2000

Il faut ajouter que les installations de biométhanisation sont toutes soumises à la réglementation en matière d’établissements classés («commodo»). En règle générale, elles sont également soumises à la législation en relation avec les déchets, celle en relation avec l’eau et celle en relation avec la nature et la protection de ressources naturelles. La plupart de ces installations ont été construites dans les années 2000 avec les équipements d’usage à l’époque. À la suite des incidents récents, le ministère avait chargé ses services afin d’analyser les moyens pouvant garantir une sécurité d’exploitation plus élevée de ces installations afin de réduire davantage les risques de pollution inhérents à toute installation technique.

Les autorisations de toutes les installations de biométhanisation seront revues en ce sens et, le cas échéant, adaptées. Lors du constat de manquement aux dispositions de ces autorisations, les démarches prévues à cette fin seront entamées. 

Un échange avec le secteur concerné sera organisé à court terme, ajoute le ministère de l’Environnement.

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