Accueil | Police-Justice | Deux voleurs culottés au tribunal…

Deux voleurs culottés au tribunal…


Pantalons, short de bain, sous-vêtements, t-shirts... Lorsqu'ils ont été appréhendés, ils avaient déjà écumé plus d'une boutique. (illustration Tania Feller)

Afin de finir tranquillement ses vols de vêtements, en janvier dernier, un duo avait déposé son butin à la réception du grand centre commercial à Bertrange.

« Monsieur, vous avez eu un sacré culot. Juste avant d’être interpellés dans le supermarché, vous avez remis deux sacs à la réception. Deux sacs qui s’avéraient contenir des objets que vous veniez de voler dans des boutiques de la galerie marchande.»

Les faits sur lesquels se penchait mercredi après-midi la 13e chambre correctionnelle remontent au 18 janvier. Vers 17h30, dans un grand centre commercial à Bertrange, deux jeunes hommes âgés de 22 ans et 24 ans ont été arrêtés la main dans le sac.

Pantalons, short de bain, sous-vêtements, t-shirts… Lorsqu’ils ont été appréhendés, ils avaient déjà écumé plus d’une boutique dans la galerie marchande. Zara, C&A, Esprit, Jack & Jones… pour ne citer que quelques enseignes de vêtements. Ni vu ni connu, ils pensaient poursuivre leurs vols dans le supermarché. En attendant, ils avaient donc déposé les sachets contenant leur premier butin à la réception du centre commercial.

Épinglés par un détective

Dans les cabines d’essayage, les voleurs avaient enfilé des vestes Puma avant de filer vers les rayons et de se remplir les poches de chocolats, de sucreries et de Red Bull… C’était compter sans les observations d’un détective à l’intérieur du magasin. Près de la caisse, il avait finalement épinglé les deux auteurs des faits. Une patrouille de police avait été dépêchée sur les lieux. L’analyse des images des caméras de surveillance avait permis de retracer leurs entrées et sorties dans les différents magasins. Ils ne ressortaient jamais les mains vides.

Seul l’aîné du duo, actuellement en détention préventive à Schrassig, comparaissait à la barre. Son copain était absent. Visiblement, il a eu plus de chance. Car le 15 février, il a bénéficié d’une liberté provisoire. Au grand étonnement de la présidente : «Il s’agit du même dossier et on reproche les mêmes faits aux deux prévenus…»

À la barre, le prévenu, Artiom, n’a pas contesté les faits. Quand il lui a été demandé pourquoi il avait volé tous ces vêtements, il a affirmé : «Parce qu’ils me plaisaient. Et je n’avais pas d’argent pour les acheter.» Lors des faits, le jeune homme, originaire de Géorgie, se trouvait à peine depuis un mois au Grand-Duché. Il venait tout juste de recevoir la réponse négative des autorités concernant sa demande d’asile politique.

Le Luxembourg, car « il y a une Grande-Duchesse »

Si, face au juge d’instruction, il avait expliqué être venu au Luxembourg car il avait entendu dire qu’une association donnait une aide financière de 1 000 euros aux demandeurs d’asile, mercredi il n’en a pas pipé mot. Quand la présidente lui a fait remarquer que le Luxembourg, ce n’est pas la porte à côté quand on vient de Géorgie, il a répondu que le pays lui plaisait «parce qu’il y a une Grande-Duchesse».

L’ensemble des objets volés avait pu être restitué aux magasins visités le soir même des faits. Néanmoins, Artiom souhaite récupérer les deux vestes Puma et les chaussettes qu’il dit avoir bien payées. «Il désire retourner dans sa Géorgie natale après l’exécution de sa peine», a renchéri Me Daniel Scheerer dans sa plaidoirie. L’avocat a demandé au tribunal le bénéfice de certaines circonstances atténuantes.

«Chez le juge d’instruction, le prévenu s’est plaint de ne pas recevoir assez d’argent. Ici à la barre, il semble prendre cela plutôt à la légère.» Au final, le représentant du parquet a requis un an de prison contre Artiom. Au vu de son casier judiciaire vierge, cette peine pourrait néanmoins partiellement être assortie d’un sursis. À la différence du second prévenu, qui, lui, parce qu’il ne s’est pas présenté à son procès, ne pourra bénéficier d’aucun sursis.

Le tribunal correctionnel rendra son jugement le 15 mai.

Fabienne Armborst

PUBLIER UN COMMENTAIRE

*

Votre adresse email ne sera pas publiée. Vos données sont recueillies conformément à la législation en vigueur sur la Protection des données personnelles. Pour en savoir sur notre politique de protection des données personnelles, cliquez-ici.