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Abus sexuels : la volte-face de l’ex-prof à la barre


Trois ans après son arrestation, le quadragénaire a fini par livrer des regrets à la barre. (Photo : archives lq/Isabella Finzi)

Pendant trois ans, le quadragénaire a imputé la faute aux mineurs. Mardi après-midi face aux juges de la chambre criminelle, il a changé de discours…

«Je suis le seul coupable de ce qui s’est passé. Et pas un mineur, pas une maladie, pas un site de recontres.» C’est une véritable volte-face que l’ex-prof du LTB, poursuivi pour avoir eu des contacts sexuels avec une dizaine d’adolescents âgés de 15 à 17 ans rencontrés sur internet, a opérée mardi après-midi. Au deuxième jour de son procès devant la 9e chambre criminelle, le prévenu de 46 ans a tenu à insister sur le fait que le seul responsable dans cette affaire, c’est lui. Tout au long de l’instruction, il avait imputé la faute aux jeunes. Ce sont eux qui auraient fréquenté un site de rencontres pour adultes. Certains lui auraient demandé de l’argent. «C’est facile de dire qu’un enfant qui vend son corps est consentant!», avait remarqué l’expert neuropsychiatre en début d’audience. Pour lui, le prévenu ne souffre d’aucune pathologie et est donc accessible à une sanction pénale.

Le cri de désespoir d’une mère

Trois ans après son arrestation, le quadragénaire a fini par livrer des regrets à la barre. D’une voix tremblante, il a aussi abordé la mort du jeune homme qui à la suite de cette affaire s’était suicidé. «Quand j’ai appris ce qui s’est passé, je me suis effondré…» Des paroles difficilement soutenables pour la mère de la victime assise au fond de la salle. D’un cri profond, elle aura transpercé le monologue du prévenu. Se levant, elle s’est lancée dans une sorte de lamentation : «Mon fils est parti pour toujours…» Des paroles qui auront figé l’audience et ont continué à peser même après qu’elle est sortie de la salle accompagnée de certains de ses proches.

Le prévenu tentera encore d’expliquer être tombé à l’époque dans un engrenage, dont il n’aurait pas réussi à sortir seul. Se sentant seul, il aurait épluché les sites de rencontres sur internet. Mais c’est uniquement là qu’il aurait contacté des jeunes. Jamais dans sa fonction de professeur ou d’arbitre de foot. «Aujourd’hui je comprends qu’on ait eu besoin de me mettre en prison», a assuré le prévenu.

L’homme, actuellement sous contrôle judiciaire, en a profité ces derniers mois pour suivre l’un ou l’autre procès, dont celui de l’ex-instituteur de Bissen. Il terminera son long monologue. «Pour moi, il est important d’assumer aujourd’hui ma responsabilité.» Suite des débats ce mercredi après-midi.

Fabienne Armborst

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