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Ukraine : le secrétaire général de l’ONU attendu à Odessa


Lors d'une conférence de presse conjointe avec les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, Antonio Guterres a promis que l'ONU allait s'efforcer d'"intensifier" la reprise de ces exportations avant l'arrivée de l'hiver. (Photo AFP)

Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres est attendu ce vendredi à Odessa, grand port du sud de l’Ukraine, après avoir promis la veille de tout faire pour intensifier le récent déblocage des exportations de céréales ukrainiennes.

Dans l’est de l’Ukraine, les combats se poursuivent notamment dans le Donbass, objectif stratégique prioritaire de Moscou que ses forces continuent de pilonner et où 5 morts ont été recensés ces dernières 24 heures dans la seule province de Donetsk, selon les autorités ukrainiennes.

A Odessa, M. Guterres poursuivra sa visite en Ukraine, entamée mercredi soir et marquée jeudi par une rencontre à Lviv (ouest) avec les présidents ukrainien Volodymyr Zelensky et turc Recep Tayyip Erdogan, consacrée notamment à l’épineuse question des exportations de céréales ukrainiennes. Lors d’une conférence de presse conjointe avec eux, M. Guterres a promis que l’ONU allait s’efforcer d' »intensifier » la reprise de ces exportations avant l’arrivée de l’hiver.

Bloquées après l’invasion russe du 24 février dernier, ce qui a fait planer le spectre d’une crise alimentaire mondiale, elles ont repris après la conclusion en juillet d’un accord entre Moscou et Kiev, avec la médiation de M. Erdogan. Elles sont notamment cruciales pour l’approvisionnement alimentaire de nombreux pays d’Afrique, l’Ukraine étant un des principaux producteurs et exportateurs mondiaux de céréales.

Plus de 600 000 tonnes de produits agricoles passé par le « corridor céréalier »

Fruit de l’accord de juillet, 25 navires transportant « plus de 600 000 tonnes de produits agricoles ukrainiens » ont transité depuis cette semaine par le « corridor céréalier » depuis les ports d’Odessa, Pivdenny et Tchornomorsk, selon Kiev. M. Guterres s’est félicité d’un « début de stabilisation » sur les marchés agricoles depuis l’accord.

Mais « il y a encore un long chemin avant que cela ne se traduise dans la vie quotidienne des gens, dans leur boulangerie et sur les marchés », a-t-il nuancé, pointant du doigt les « chaînes d’approvisionnement perturbées » et les « coûts de l’énergie et du transport inacceptables ».

M. Zelensky a de son côté souligné lors de la conférence de presse conjointe le « besoin mondial d’augmenter le nombre des navires exportant sans risques des produits agricoles ukrainiens ». « Notre Etat est prêt à être et sera le garant de la sécurité alimentaire mondiale », a-t-il souligné. Après Odessa, M. Guterres prévoit d’aller en Turquie pour visiter le Centre de coordination conjointe (CCC) qui supervise l’application de l’accord de juillet.

Avancée russe dans le Donbass

Dans l’est, des bombardements russes ont fait au moins cinq morts et dix blessés dans plusieurs localités de la région de Donetsk, l’une des deux provinces du Donbass, a annoncé son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur les réseau sociaux.

L’artillerie russe a avancé lentement ces dernières semaines dans le Donbass, une région qui était déjà avant le conflit actuel, depuis 2014, en partie aux mains de séparatistes prorusses, et que Moscou entend conquérir totalement.

Des bombardements ont par ailleurs frappé tôt vendredi Kharkiv (nord-est), la deuxième ville d’Ukraine, et fait au moins un mort selon les autorités locales. Au moins 12 autres personnes avaient trouvé la mort de la même manière dans la région ces deux derniers jours, selon elles.

La sécurité de Zaporijjia au centre de préoccupations

Autre sujet d’inquiétudes ces derniers jours, la sécurité de la centrale nucléaire de Zaporijia (sud), la plus grande d’Europe. Occupée par les forces russes depuis début mars, elle est la proie depuis fin juillet de bombardements dont Moscou et Kiev s’accusent mutuellement. Le risque d’un accident nucléaire provoqué par un tir sur la centrale nourrit les inquiétudes des responsables internationaux.

Jeudi à Lviv, M. Guterres a averti que tout dégât y serait un « suicide », et M. Erdogan a dit craindre un « nouveau Tchernobyl », en référence à l’explosion le 26 avril 1986 du réacteur numéro 4 de la centrale, également située en Ukraine et d’où s’était échappé un nuage radioactif qui s’était propagé dans toute l’Europe. « Gravement préoccupé » par cette situation, Guterres a appelé à démilitariser la centrale pour éviter qu’elle ne soit utilisée « pour quelque opération militaire que ce soit ».

Des « armes lourdes » autour de la centrale

Jeudi, l’armée russe avait fermement démenti avoir déployé des « armes lourdes » dans et autour de la centrale, comme Kiev l’en a accusé. Le soir, un responsable de l’administration d’occupation prorusse de la région de Zaporijjia, Vladimir Rogov, a accusé les forces ukrainiennes d’avoir bombardé Energodar, la ville proche de la centrale nucléaire.

En Russie, deux villages ont été évacués jeudi à cause d’un incendie qui s’est déclaré dans un dépôt de munitions situé près de la frontière avec l’Ukraine, ont annoncé les autorités locales. Cet incendie intervient quelques jours après des explosions sur une base militaire et un dépôt de munitions situés en Crimée, péninsule ukrainienne annexée en 2014 par Moscou. La Russie a reconnu dans ce dernier cas qu’il s’agissait d’un « sabotage ».

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